"Les élèves de septième A - promotion 2002-2003"
du Collège de Togo (République du Mali)


ALICE, ICI ET LÀ-BAS



"Alice, ici et là-bas" a reçu la distinction
du premier Mot d’Or des Collèges de la Francophonie
décernée le jeudi 20 novembre 2003, à Paris,
à l’Agence intergouvernementale de la Francophonie.





CHAPITRE UN : ALICE DANS UN TRONC D’ARBRE

Dans ses multiples voyages, Alice se retrouve un jour en Afrique, dans un pays sahélien. Comme il pleuvait abondamment, elle chercha un arbre mais n’en trouva pas à sa convenance. Alors, elle se réfugia dans le tronc creux d’un baobab. Avec la fraîcheur apportée par la pluie, elle eut bientôt sommeil et commença à somnoler. Soudain elle entendit un bruit autour d’elle. Elle ouvrit les yeux et vit un gros boa qui s’avançait lentement et lourdement vers elle. Elle prit peur, commença à pleurer et voulut chercher à s’enfuir. Mais Domu le boa lui parla d’une voix douce :

- Reste ici, petite fille, jusqu’à ce que le pluie cesse, ne crains rien, je te protège.

Alice était rassurée, elle dormit profondément. Quand elle se réveilla, la pluie avait passé. Domu lui demanda :

- Où voulais-tu aller, ma fille ?

Alice répondit :

- En Afrique, pour visiter le continent.

Domu dit :

- C’est ici, tu es en Afrique. Si c’est pour visiter l’Afrique, c’est très simple, je te transforme en oiseau et tu pourras passer facilement au dessus des buissons et des cours d’eau dangereux. Mais pour atterrir et prendre forme humaine, tu diras "Domu" quatre fois et tu reviendras à l’état humain.

Alice aperçut au loin une case isolée, elle s’approcha. Un homme bizarre sortit pour l’accueillir :

- Bonjour petite, dit-il.
- Bonjour papa*, répondit Alice.
- Qu’est-ce que tu es venue chercher chez moi ?
- Je viens d’arriver ici et je veux découvrir ton pays.
- Voici, j’ai un gros fétiche qui parle seul, des amulettes, des gris-gris, des cauris**, tous ceux-ci sont à mon service.
-  Merci, dit Alice, aide-moi à trouver mon chemin.

Le sorcier avait envie de manger de la chair humaine et ne voulut pas montrer le chemin. Alice comprit sa ruse. Elle cueillit une fleur, l’approcha de ses narines et inspira l’odeur. Elle avait disparu de la vue du sorcier. Le sorcier, par sa puissance magique la fit réapparaître pour la manger ; alors un vent souffla et emporta la fillette…

(*) En Afrique, le mot "papa" est employé pour s’adresser à des hommes âgés.

(**) Cauris signifie coquillages originaires de l’océan Indien qui ont joué et jouent encore un rôle important dans la vie traditionnelle et servent notamment de monnaie d’échange.



CHAPITRE DEUX : RENCONTRE D'ALICE AVEC UN SORCIER

Alice, on ne sait par quel miracle, s’est retrouvée devant un homme. Quand ils se dévisagèrent, Alice conclut que cet homme aussi était un sorcier, alors, elle prit peur. Le sorcier lui dit :

- Puisque tu as peur, ton cœur sera agréable à manger.

Il s’apprêtait à bondir sur elle lorsque soudain, un vent l’emporta encore à haute altitude. Alice volait dans les airs. Quand le vent la déposa, le sorcier était à nouveau là. Une calebasse dit aussitôt :

- Alice, entre dans mon ventre.

Alice hésita beaucoup. Comment entrer dans la calebasse ? Un écureuil vint et lui tendit une fleur. Elle prit la fleur et huma son parfum, elle disparut définitivement de la vue du sorcier.

Elle était dans un autre monde, où la pratique du jardinage se fait seule. Personne ne travaillait et pourtant, toutes les activités nécessaires pour la réussite du jardinage se faisaient toutes seules.

Alice étonnée dit :

- Où a-t-on déjà vu du travail qui se fait seul ?

Les plants d’oignon et de tabac s’esclaffèrent :

- Hé ! Hé ! Hé ! Petite fille, nous te plaignons. Chez toi, le travail se fait seul. Regarde les voitures, les habits, certains objets ; il suffit d’engager la matière dans un homme qui fait du grand bruit, bruit qui représente la force de l’action de son estomac. À la fin, on obtient quelque chose qui sert l’homme et qui est utile à l’homme.

Alice dit :

- Ah ! Vous parlez de la science, de l’industrie ? Je comprends.

Elle sourit, continua sa promenade mais commença à s’ennuyer au bout d’une heure. Comment faire pour retrouver son chemin ? Les oignons, connaissant son problème, lui conseillèrent de traverser le buisson qu’ils lui indiquèrent. Alice s’exécuta et se retrouva là où elle était auparavant. Elle avait échappé au sorcier.



CHAPITRE TROIS : ALICE RENCONTRE UN CROCODILE AU BORD DU BANI

Alice se retrouva au bord du fleuve Bani*, savourant l’air frais. Cela lui fit penser à une des régions françaises. Toute une suite d’images, comme un film, peupla son esprit. Soudain apparut un crocodile. D’abord Alice pensa à un tronc d’arbre, elle avança, prit un bâton pour le taper et enfin s’assit dessus. Elle s’endormit.

Lorsqu’elle se réveilla, elle se trouvait au milieu de l’eau sur le "tronc d’arbre" qui bougeait. Elle comprit et allait crier lorsque le crocodile lui dit :

- Petite fille, ne t’inquiète pas, je t’amène sur l’autre rive car je sais que tu es fatiguée de marcher, mais je voudrais que tu visites ma maison d’abord.

Le crocodile amena Alice dans les profondeurs de l’eau. Là, il voulut la manger, il lui dit :

- Cela fait maintenant plus de trois mois que je ne mange pas de viande. Les dieux ont entendu ma prière.

Alice lui dit :

- Je ne suis pas encore à point. Il faut attendre, je vais amener l’autre partie de ma chair qui se trouve de l’autre côté du fleuve.

Le crocodile accepta et ramena Alice sur l’autre bord du fleuve. Elle lui offrit une chèvre et un poulet. Tout content, le crocodile à son tour donna à Alice un cure-dents qui lui permettra de reprendre des forces chaque fois qu’elle sentira la fatigue : il lui suffira de croquer un morceau de ce cure-dents.

Alice poursuivit sa route le long du Bani…

(*) Le Bani est un affluent du fleuve Niger situé au Mali. Le Bani passe près de Togo, à environ vingt kilomètres.



CHAPITRE QUATRE : ALICE DÉCOUVRE UN VILLAGE AFRICAIN

Dans sa promenade, Alice arriva dans un village. Tout lui parut étranger : les personnes, la nature, les habitations. Elle croisa des enfants nus couverts de poussière et s’arrêta pour les regarder, la bouche ouverte d’étonnement. Deux ânes qui se pourchassaient faillirent la renverser. Elle prit peur et se demanda si elle ne s’était pas aventurée un peu trop loin. Voyant les maisons, elle crut d’abord que c’était des magasins*, mais ce qui l’attira le plus, ce furent les greniers aux chapeaux coniques. Elle s’approcha de l’un d’entre eux, voulut voir ce qu’il y avait dedans et découvrit des céréales qu’elle ne connaissait pas : du mil, du fonio, et même des arachides et des haricots. Elle voulait toucher à tout, goûter tout, parler à tous. Ignorant qu’elle était elle-même objet de curiosité, elle se retrouva dans la cour du chef du village. Là, elle rencontra un vieillard aveugle qui lui demanda :

- Comment t’appelles-tu, étrangère ?
- Je m’appelle Alice, répondit-elle.
- D’où viens-tu et où vas-tu ?
- Je viens du pays des Blancs et je suis venue découvrir le pays des Noirs.

- Bien, dit l’Aveugle, je vais t’offrir un œuf que tu consommeras cru. Ainsi tu pourras comprendre le langage des hommes et des animaux que tu rencontreras sur ton chemin.

Alice mangea l’œuf et se rendit compte qu’elle comprenait tout autour d’elle. Elle salua le cheval du chef qui l’invita à monter sur son dos pour une promenade.

Au crépuscule, Alice demanda aux poules pourquoi elles se couchaient si tôt. Celles-ci répondirent :

- C’est parce que nous nous promenons toute la journée pour chercher à manger. Le soir, nous sommes très fatiguées.

Alice promit de leur envoyer un sac de riz dès son retour en France, pour leur éviter de trop marcher.

La nuit tombée, Alice entendit plusieurs bruits à la fois. Elle eut peur, surtout à cause de l’obscurité. Elle ne voulut pas rentrer seule se coucher sur sa natte car elle craignait les fourmis.

Tôt le lendemain matin, elle alla au puits avec une des filles du chef de village, portant sa calebasse sur la tête. Au retour du puits, les poules et les animaux se moquaient d’elle en la voyant toute mouillée.

Dans la journée, elle apprit qu’une fête se préparait dans un village voisin. Elle demanda alors à partir afin de vivre cet événement. Tous les animaux voulurent l’accompagner mais elle refusa. Les poules lui offrirent alors des œufs. La fille du chef lui donna ses bracelets en souvenir. Alice fut triste. Elle aurait voulu rester plus longtemps mais il fallait partir. Elle promit de revenir.

(*) Un magasin est un petit bâtiment où l’on conserve des réserves alimentaires.



CHAPITRE CINQ : ALICE FÊTE AU VILLAGE

Quand Alice arriva enfin à Togo*, elle entendit le bruit des tam-tams et des balafons.

Peu après, elle vit une foule. Elle s’arrêta et demanda :

- Quelle cérémonie y a-t-il ici ?

Quelqu’un répondit :

- Nous sommes en fête, une fête traditionnelle pour demander aux ancêtres d’intercéder auprès des dieux afin que le village ait une bonne pluviométrie et la santé nécessaire pour l’accomplissement de tous nos travaux champêtres.

On invita Alice à prendre part à la cérémonie. Un jeune homme l’invita à danser : "Alice, viens danser avec moi." Il prit Alice par la main et elle dansa beaucoup ; et curieusement, elle savait bien danser au tam-tam.

À l’heure du repas, toute la foule s’est retrouvée au même endroit. Les hommes à part, les femmes elles aussi et les enfants de leurs côté, de même que les filles également. Alice était du côté des femmes puisqu’elle était étrangère mais elle refusa :

- Je dois être avec les jeunes filles, je suis une fille comme les autres, j’aime bien être avec les filles de mon âge, je me trouverai plus à l’aise.

On la laissa aller avec ses camarades d’âge. Après le repas, on servit le dolo**.

- Alice, prends une calebasse, dit une camarade, nous allons distribuer le dolo. Mais il fallait d’abord goûter avant de servir qui que ce soit. On en puisa pour Alice, elle vida d’un trait le contenu et devint très gaie et bien à l’aise. Elle dit :

- J’aime les fêtes traditionnelles car on y apprend beaucoup de choses.

Vers le soir, la danse traditionnelle commença. Alice dansa beaucoup au son des tam-tams et des balafons.

Fatiguée, elle s’endormit très tôt…

(*) Togo est un petit village du Mali, situé non loin de la ville de San, à l’est du pays.

(**) Le dolo est comparable au cidre.



CHAPITRE SIX : ALICE DÉCOUVRE LE DOLO

Lors d’une fête à Togo, Alice avait goûté au dolo, elle se rappela de tous ses effets sur elle. Un jour, donc, se promenant au village, elle vit une foule sous un hangar, elle s’approcha et demanda :

- Qu’est-ce qui se passe ici ?

Un jeune se leva, les yeux rouges, et dit :

- Nous dansons au son des balafons.

Alice reprit :

- Qu’est-ce que vous buvez ici ?

On lui répondit que c’était du dolo. Elle demanda encore :

- Qu’est-ce que c’est exactement le dolo ?

Un vieux lui répondit  :

- Le dolo est un liquide fermenté obtenu à base du gros mil, c’est la bière locale.

Elle demanda à savoir comment ça se préparait. Une femme lui dit :

- Pour préparer le dolo, on fait mouiller deux à trois tines (équivalant à trente-six ou cinquante-quatre kilos) pour faciliter la germination. Puis on écrase le mil germé sur une meule de pierre à défaut de moulin. On met de l’eau dans de grandes marmites et on fait cuire le tout durant toute une journée. Le lendemain, le jus obtenu est passé à la cuisson en vue de le rendre. Après une deuxième cuisson, on l’enlève pour le faire refroidir et ensuite on met la levure. Au bout de douze heures de temps, le liquide fermente et devient doux, quand on y goûte, il monte à la tête et rend joyeux.

Alice retint la recette dans un petit carnet pour l’adapter à la préparation industrielle de la bière. Elle aimerait découvrir d’autres boissons et savoir comment ça se prépare, mais le temps lui manqua.

Ensuite elle demanda à déguster du dolo déjà fermenté. On lui en servit une calebasse et elle but. Un quart d’heure après, elle commença à danser comme tout le monde. Elle dansa, dansa, dansa, puis redemanda à boire car elle avait soif et trouvait décidément le dolo très bon.

Ce furent ses premiers contacts avec la bière locale. Elle en garda un souvenir très fort.



CHAPITRE SEPT : ALICE ET LE LAPIN

Toujours se promenant le long du Bani, Alice vit bouger quelque chose dans les buissons voisins. Elle s’arrêta net pour observer. Cette chose cria d’une voix forte : "Quelle créature étrange !" Alice ne fut pas étonnée de comprendre le lapin* car elle avait déjà obtenu l’œuf de l’aveugle, l’œuf qui permet de comprendre le langage des animaux. Alice s’approcha du lapin et lui demanda :

- Que fais-tu ici ?

Le lapin répondit :

-  Ici, c’est mon royaume, et toi ? Es-tu égarée ?

Alice répondit "Non, c’est la curiosité de découvrir la brousse africaine qui m’a amenée ici."

Le lapin l’invita alors à la promenade en brousse. Il lui montra les différentes sortes d’herbes qu’il broute : le fonio, les feuilles d’arachide, la salade, etc. Il montra aussi les différents coins où il se cachait : à côté d’un caillou, dans une touffe d’herbes, en plein air, assis sur le séant, les pattes de devant en l’air. Il conclut : "Dans cette dernière position, je ressemble à un tronc d’arbre sec."

Alice à son tour cita ce qu’elle mangeait, dont la viande de lapin.

Le lapin, averti, demanda à Alice de l’attendre :

- Alice, attends ici, je viens tout de suite te montrer quelque chose. Ensuite je t’expliquerai pourquoi mes oreilles sont si longues et ma queue si courte. Je te dirai aussi pourquoi je suis si malin.

Il disparut derrière un buisson. Alice resta à l’attendre impatiemment pendant une heure, puis deux et finit par s’endormir. À son réveil, toujours pas de lapin. Elle comprit que le lapin lui avait joué un tour et toute furieuse et en même temps admirative, elle se décida à partir, en jurant de prendre un jour sa revanche.

(*) Le lapin est un des animaux les plus malins dans la légende africaine du Mali.



CHAPITRE HUIT : ALICE AVEC LES LIONS

Un matin de bonne heure, Alice alla en brousse. Elle vit un lion, un gros lion qui lui parla ainsi :

- Oh toi, là, je vais te manger.

Alice répondit :

- Je suis ton amie. Je suis venue bavarder avec toi et les autres animaux.

Elle commença aussitôt à s’amuser avec les petits du lion qui la regardaient d’un air curieux.

La fillette se familiarisa avec les lionceaux et, chaque fois, elle allait les voir.

Le jour où Alice informa le lion de son départ pour son pays, la France, ce fut un vrai deuil ; chacun manifesta son mécontentement en demandant : "Vas-tu revenir ?"

Le lion lui dit :

- Viens, Alice.

Ensemble ils entrèrent dans la tanière du lion. Là, c’était une grande fête, le repas d’au revoir, composé surtout de viande de biche et de lapin.

Après, le lion donna un fruit à Alice. Quand elle l’eut mangé, elle se retrouva seule dans la brousse aux alentours d’un village. Elle y entra et demanda son chemin après avoir fait le récit de tout ce qui s’était passé avec les lions. La traitant de folle, les villageois conduisirent Alice chez le chef du village qui à son tour délégua deux chasseurs pour la raccompagner chez elle.



CHAPITRE NEUF : ALICE ET LA CUISINE AFRICAINE

Après avoir goûté aux différents repas préparés en l’honneur de son départ, Alice demanda à préparer le tô elle-même.

Annou, son amie, lui montra comment on le fait. Elle expliqua :

- Pour préparer le tô, on place trois cailloux en forme de triangle et on y pose une marmite contenant de l’eau et on met le feu dessous. Quand l’eau commence à bouillir, on y met de la farine, ensuite on la malaxe pour obtenir une bouillie. On attise le feu et on attend quelques minutes. Après, on met le reste de la farine qui avait été conservée pour rendre la bouillie plus solide et on malaxe encore. Le mélange bien fait permet d’obtenir une pâte bien solide. On laisse cuire quelques minutes puis on enlève la pâte pour la mettre dans des tasses. Quand elle refroidit, on peut la manger avec de la sauce gluante préparée à base de feuilles de baobab ou de fleurs de kapokier ou d’autres feuilles comestibles, préparées avec de la pâte d’arachide.

Comme elle sait maintenant préparer le tô, Alice demanda à faire la cuisine. Elle posa la marmite sur le feu tout en prenant soin d’y mettre de l’eau et avant que l’eau ne commence à bouillir,elle renversa la farine de mil dans la marmite et commença aussitôt à malaxer. Son amie lui ordonna de reprendre, sinon son plat échouerait ! Annou l’assista et l’aida jusqu’à ce que le tô soit prêt et Alice de dire :

- Comme la fumée pique les yeux chez vous quand on fait la cuisine ! De plus la préparation du tô demande beaucoup de force.

Mais elle s’est réjouie de pouvoir apprendre à faire la cuisine africaine.



CHAPITRE DIX : LE RETOUR MAGIQUE D’ALICE EN FRANCE

Pendant deux mois, Alice était en Afrique, elle comptait retourner en France, mais comment ? Elle est loin des villes et elle n’a pas d’argent pour les frais de transport et l’avion.

De Togo, les camarades d’Alice l’accompagnèrent jusqu’à la route goudronnée. Quand elles voulurent stopper une voiture, Alice leur dit :

- Non, je préfère aller à pied même si cela me fatigue, il faut que je m’entraîne.

Alice alla seule, son sac au dos ; elle chantait une chanson pour se souvenir de son séjour en Afrique. Quand elle eut beaucoup marché, elle se reposa sous un raisinier. Le lapin sortit du buisson et dit :

- Alice, as-tu faim ? Attends que je t’apporte quelques patates crues.

Alice pria le lapin de lui montrer une source d’eau car elle avait soif. Peu après, le lapin revint avec des patates crues. Il lui recommanda ceci :

- Ferme les yeux.

La petite s’exécuta. Le lapin mouilla sa paume de salive et l’appliqua sur les paupières d’Alice. Elle vit un cours d’eau et se désaltéra longuement. Le lapin disparut en même temps que le cours d’eau et Alice ne vit plus que les herbes autour du raisinier comme auparavant. Elle se ressaisit et continua son chemin.

Quand la nuit tomba, elle cueillit des feuilles pour en faire un lit. Une perdrix surgit qui lui parla :

- Alice, prends deux plumes de chacune de mes ailes et mets-les sur ton lit, ensuite tu te coucheras. Quand, à l’aube, je me réveillerai pour voler, tu seras arrivée.

Alice fut étonnée, néanmoins elle s’exécuta. Elle fit son lit et s’endormit.

Au réveil, le matin, elle se trouvait dans son lit, dans sa chambre, en France.

Elle était joyeuse. Sa mère, comme d’habitude nettoyait la chambre et elle trouva sa fille couchée sur son lit. Elle l’embrassa et la couvrit de baisers.



POSTFACE D’ "ICI" - PRÉFACE DE "LÀ-BAS"

PROJET "MALI, MALI" ?

"Mali, Mali" est un projet, qui accompagné de deux volets culturels très forts (peinture avec Jean-Gilles Badaire et cinéma avec Maurice Huvelin) a permis de financer, de préparer puis d’aller installer, avec des élèves de troisième, une pompe solaire à la maternité de Togo, village du Mali, en février 2002. Lors de ce séjour à Togo, un partenariat entre les deux collèges a été instauré.

Ce projet continue et tout est mis en œuvre pour qu’en février 2004 une nouvelle équipe d’élèves puisse aller installer une autre pompe solaire pour le dispensaire de Togo. Et peut-être qu’en 2006 les élèves qui ont écrit ce livre pourront se rencontrer "Ici ou là-bas".

Où est Togo ?

Togo est un petit village de la République du Mali, situé entre San et Mopti, au sud de Djenné et proche de la route goudronnée Bamako-Mopti. Il se trouve à 25 km du Bani, un affluent du Niger. Il compte 700 habitants, cependant dans son "cercle" c’est un village important, car outre une école primaire, il possède un collège dont certains élèves viennent de 120 km, une maternité et un dispensaire qui reçoivent la visite d'environ 80 personnes par jour venant de 100 km alentour.

Où est Orléans ?

Orléans est une ville du centre de la France, sur la Loire, située à 100 km au sud de Paris. Elle compte 120 000 habitants, plusieurs collèges, cinq lycées et une université. On y trouve une cathédrale dont l'origine remonte au 13ème siècle.

La ville s'eset développée au Moyen Âge grâce à la navigation sur la Loire. Orléans fut assiégée paar les Anglais 1428-1429 et délivrée par Jeanne d'Arc.

C'est aujourd'hui un grand centre industriel.



Les six "greniers d'Alice" qui parsèment ce livre sont des peintures de Jean-Gilles Badaire, artiste qui est allé trois fois au Mali et qui accompagne le projet "Mali Mali" depuis le début.

Les photographies sont de Christian Barrier et Jack Gassperini.



"Les élèves de septième A - promotion 2002-2003"
du Collège de Togo (République du Mali)

Samou BAYA
Boubacar COULIBALY
Jean Baptiste COULIBALY
Karaba COULIBALY
Koniko Tankélé COULIBALY
Papa COULIBALY
Sibènè COULIBALY
Yanou COULIBALY
Eric DAKOUO
Marie Rose DAKOUO
Pascal DAKOUO
René DAKOUO
Sabéré Joseph DAKOUO
Bla DEMBÉLÉ
Douba DEMBÉLÉ
Esther DEMBÉLÉ
Kadiatou DEMBÉLÉ
Karaba DEMBÉLÉ
Karamoko DEMBÉLÉ
Koubé DEMBÉLÉ
Mamadou DEMBÉLÉ
Massan DEMBÉLÉ
Papouné Robert DEMBÉLÉ
Paulin DEMBÉLÉ
Tatiéne DEMBÉLÉ
Christian DÉNA
Eugénie DÉNA
Marcel DÉNA
Paulin DÉNA
Pierre Camille DÉNA
Samou Noellie DÉNA
Agnès DIARRA
Constant DIARRA
Dieudonné DIARRA
Emmanuel Patrice DIARRA
Jacques DIARRA
Kalifa DIARRA
Karabahan Céline DIARRA
Mandoubé Bruno DIARRA
Noellie DIARRA
Samadia Salomon DIARRA
Samou DIARRA
Simon DIARRA
Yvette DIARRA
Zana Michel DIARRA
Bayo KAMATÉ
Hubert KAMATÉ
Jean Marie KAMATÉ
Jean Paul KAMATÉ
Kana Habib KAMATÉ
Koussé KAMATÉ
Noël KAMATÉ
Oscar KAMATÉ
Taré KAMATÉ
Youadi KAMATÉ
Marie Anne KONÉ
Mathyni Simone KONÉ
Bossouan Rose KOUMBÉRÉ
Bekou MOUNKORO
Mounahan MOUNKORO
Abdou Kadry SAMAKÉ
Siaka SAMAKÉ
Naminata SANOU
David THÉRA
Hervé THÉRA
Marcel THÉRA
Sery Jean Baptiste THÉRA
Ibrahim TRAORÉ
Adama TYÉNOU
Jean Luc Zorodou ZOUBI ZÉOUÉ

Alice souhaite un joyeux "non anniversaire" à tous les lecteurs d'"ici" et de "là-bas" !

Texte du Collège Étienne Dolet
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