TÉMOIGNAGES DE RESPONSABLES D'ENTREPRISES ET D'INSTITUTIONS :

Intervention de Michel LEVENEZ, Directeur des ventes, Hatier international

Je vais, au nom des Éditions Hatier, vous expliquer effectivement comment, à travers quelques exemples concrets, une PME de l’édition, puisque Hatier est une PME de l’édition, a pu s’implanter sur toute une série de marchés, dans toute une série de pays francophones certes, mais on le verra aussi après, dans des pays moins francophones ou pas francophones du tout à l’origine.

Je suis présent ici à deux titres, un peu à l’image de ce qu’a dit M. Adda tout à l’heure de Canal Horizons, nous sommes un éditeur présent dans tous les domaines et dans tous les champs de l’éducation donc, et à ce titre, acteurs naturels du développement de la francophonie à l’étranger.

Deuxièmement, nous sommes une entreprise qui intervient dans le champ culturel, dans le champ de l’éducation, et qui, dans de nombreux pays a, je pense, réussi effectivement des implantations, et je vais essayer de vous expliquer dans quelles conditions ces implantations ont été une réussite.

On a cité l’exemple tout à l’heure de la Tunisie. Je prendrai peut-être un exemple que je connais mieux parce que je m’en suis occupé très directement, c’est l’exemple de I’Égypte, qui n’est pas très loin géographiquement.

Hatier International a créé, il y a maintenant quelques années, une coentreprise, je ne dis pas une "joint venture", avec un partenaire privé égyptien, et cette coentreprise est une maison d’édition franco-égyptienne établie au Caire, dont l’objectif est d’éditer au départ des manuels d’apprentissage du français langue étrangère pour les écoles égyptiennes, et ensuite, et bien de devenir tout simplement, si le succès vient, un éditeur égyptien qui édite effectivement au départ en français, mais aussi éventuellement en d’autres langues, et pourquoi pas en langue arabe.

Comment les choses se sont passées ?

Il y a dix ans maintenant, le ministère de l’Éducation égyptien nous a demandé de réfléchir à l’élaboration d’une méthode d’apprentissage du français pour les lycées gouvernementaux égyptiens, ce que nous avons fait. Nous avons mis à la disposition d’équipes d’auteurs égyptiens nos compétences dans le domaine du français langue étrangère, et nous avons essayé d’organiser un véritable partenariat avec ces équipes d’auteurs, qui ont petit à petit abouti à la mise au point d’une méthode. Nous avons pu réussir complètement 8 ans plus tard, et on voit que la patience peut être une vertu cardinale et capitale dans ce genre d’expérience, parce que nous nous sommes associés à un partenaire égyptien privé qui a su, grâce à son dynamisme, grâce à sa présence, grâce essentiellement au fait qu’il était évidemment égyptien, et comment ne pas inclure évidemment ce fait dans notre réussite, ce partenaire égyptien a su faire en sorte que finalement cette maison d’édition franco-égyptienne que nous avons créée soit quelque part essentiellement égyptienne.

Le résultat en quelques chiffres : en 4 ans, nous pouvons dire que 4 millions de livres d’apprentissage du français ont été édités, publiés, diffusés en Égypte à travers cette société, que nous avons également publié des livres de mathématiques en français, que ces livres de mathématiques ont intéressé le ministère de l’Éducation égyptien qui les a adaptés et traduits en arabe, et on aboutit là à l’idée d’un transfert de savoir-faire aussi, de savoir-faire pédagogique qui est intéressant.

INTERVENTION DE JEAN MARCEL LAUGINIE :

La coentreprise est donc une clé du succès. On rejoint ce que disait aussi Serge Adda, c’est-à-dire ce mariage entre deux mentalités. Est-ce que vous avez une autre clé ?

RÉPONSE DE MICHEL LEVENIEZ :

Évidemment, dans notre domaine, qui est un domaine très précis, un domaine éminemment culturel. le vecteur linguistique est capital. Je dirais simplement que nous avons commencé en dehors des pays strictement francophones d’Afrique, de l’Océan Indien, à explorer d’autres grandes régions, et nous éditons actuellement des méthodes d’apprentissage du français langue étrangère dans les pays aussi divers que la Roumanie, que le Viêt-nam, que le Cambodge, qui nous paraissent être, entre autres, des pays où la demande de francophonie est importante, et nous faisons tous les jours l’expérience du fait qu’il n’y a pas de bataille perdue en la matière.

Retour au sommaire des actes des 4ème et 5ème journées
Retour au sommaire des journées
Retour au sommaire général