Allocution d'OMAR CHIRDON ABASS,
Ministre de l’Éducation nationale

Lycée de Djibouti - 22 avril 1991


Monsieur le Président de la République,
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Monsieur le Premier Ministre,
Messieurs les membres du gouvernement,
Mesdames et Messieurs les députés,
Mesdames et Messieurs les membres du corps diplomatique,
Monsieur le Président et Monsieur le Délégué général des actions pour la francophonie des affaires,
Mesdames et Messieurs les représentants des organisations internationales,
Mesdames et Messieurs les chefs de missions de coopération et d’action culturelle,
Mesdames et Messieurs les chefs d’organisations et d’associations socioprofessionnelles,
Mesdames et messieurs les chefs d’entreprises,
Mesdames et Messieurs les administrateurs et les professeurs de l’Éducation Nationale,
Honorables invités,
Chers amis étudiants et lycéens,
Mesdames et Messieurs,
C'est toujours, pour un ministre de l’Éducation Nationale, une grande joie de prendre la parole en des circonstances telles que celle qui nous réunit aujourd’hui.

C’est, pour le Djiboutien que je suis, un bonheur de vous rencontrer, vous d’horizons si divers, unis par notre patrimoine commun, la francophonie.

Linguistiquement enclavés, nous sommes ouverts sur notre environnement économique et géopolitique.

Nous voulons parler la langue du Coran et des hadiths et nous souhaitons maîtriser celle de Keynes.

Mais c’est notre appartenance à la francophonie qui multiplie, à l’infini, notre espace de communication.

Alors, bilingues, trilingues, nous pourrons entrer de plain-pied dans l’univers fantastique du troisième millénaire.

J’aperçois, là-bas, une Béninoise. Voici un Belge, là une Camerounaise, une Togolaise, un Congolais, un Sénégalais, des Marocains.

Les Canadiens, eux-mêmes, sont nos voisins de palier.

Mais y aurait-il ici des Malgaches, des Mauriciens, des Seychellois, des Réunionnais, des Comoriens, tous ces amis de la Commission de l’Océan Indien ?

L’âme de RIMBAUD rôderait-elle ?

J’aperçois, là-bas, Léopold Sédar SENGHOR, l’académicien.

Tiens, voici Édouard MAUNICK, le Mauricien.

Ecoutons-le :

"J’écris tout cela à ma manière... dans une langue à laquelle j'ai droit en vertu du créole dont elle est le silo. Dans une langue... que je vis comme une grande et dévoreuse passion..."

Mais où est donc passé ALI MOUSSA IYE, l’auteur du Verdict de l’Arbre ?

Il nous représente aux États-Unis.

Il se passe beaucoup de choses cette année, à Djibouti, dans ce petit coin de la Corne de l’Afrique, entre Orient et Occident.

Ce fut la CONFEMEN, la conférence des ministres de l’éducation qui s’exprimaient en français.

C’est cette remarquable exposition qui nous entoure et que nous devons au dévouement des professeurs et des stagiaires de notre CFPEN, le Centre de formation des personnels de l’éducation.

Ce sont, aussi, les multiples actions du CRIPEN.

Et puis, il y a la COUPE FRANCOPHONE DES AFFAIRES.

Voilà, chers amis, ce qui efface les distances et les différences, voilà notre "promesse de l’aube".

Fermons les yeux, voulez-vous !

Bientôt, là-bas, dans nos quartiers, à BALBALA, OBOCK, TADJOURA, ALI-SABIEH, nous verrons surgir des échoppes, des ateliers. On y recevra, de l’étranger, des matières pour les transformer en produits finis à forte valeur ajoutée qu’on exportera.

J’entends les soupirs d’admiration de nos amis, venus de loin, pour voir notre lac Assal, le golfe du Goubet, les cheminées du lac Abbé.

Serais-je en plein rêve?

Nos télécommunications sont modernes et performantes.

Savez-vous que le réseau de messageries SESAME nous dessert aujourd’hui ? Ne parlons pas du MINITEL et de la télécopie, ce sont, presque de vieilles affaires.

Notre aéroport, notre port, remarquable en Afrique et en Mer Rouge par son équipement, notre système bancaire, étoffé et ouvert sur le monde, nos transitaires expérimentés, nos entreprises et leur Chambre internationale de commerce et d’industrie, j’ai bien dit "internationale", tous sont là.

Que nous manque-t-il alors ?

Rien, puisque nous avons la francophonie en atout.

La COUPE FRANCOPHONE DES AFFAIRES et son MOT d’OR sont, pour nous, une grande nouveauté.

Ces mots d’or qui "font des élèves des orpailleurs, mieux, des orfèvres". C’est, encore, Édouard MAUNICK.

Votre Coupe, Mesdames, Messieurs, nous l’attendions. Elle sera le ferment de cette fibre qui est indispensable aux nations modernes: celle de l’entreprise.

À tous ceux qui auront œuvré pour cette manifestation de brillante facture, aux organisations et aux entreprises qui l’auront patronnée, j’adresse, au nom de tous ceux que je représente, mes plus chaleureuses et mes plus cordiales félicitations.

À l’APFA, Actions pour la promotion de la francophonie des affaires, à son président l’Inspecteur Jean Marcel LAUGINIE, à son délégué pour l’Afrique francophone, l’Inspecteur Alain ROSSIGNOL, à ses représentants à Djibouti, j’exprime notre reconnaissance.

Mesdames et Messieurs, nous venons de nous inscrire dans la grande famille des francophones des affaires.

Grâce à vous, elle grandira encore, pour le bien-être de chacun de ses membres.

Sensibilisez nos jeunes espoirs au monde de l’entreprise, lancez des concours dotés de prestigieuses récompenses.

Faites de notre pays un modèle économique, un repère dans cette Corne de l’Afrique qui nous est chère.

Mesdames et Messieurs les manageurs, chers amis enseignants, étudiants et lycéens, la nation djiboutienne vous le demande.

Mais vous, me diriez-vous. Qu’apportez-vous ?

Notre section de techniciens supérieurs de comptabilité et gestion ici représentée, celle que nous ouvrirons, pour la bureautique et les communications en septembre, les sections économiques du lycée et du LEP, nos immenses efforts consentis par notre peuple, avec le concours de nos amis, pour la formation générale et la formation professionnelle, voilà ma réponse à votre question.

Chers amis, demain nous appelle déjà. Hâtons-nous !

Nous y serons chez nous puisqu’on y est francophone.

Merci.

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