LA JOURNÉE DU FRANÇAIS DES AFFAIRES ET DES MOTS D'OR DE LA FRANCOPHONIE (VINGT-TROISIÈME ANNÉE) - 18 mars 2011

"Réseauter le fil accueillant du français des affaires et des Mots d'Or de la Francophonie"


Une centaine de personnes du monde des affaires, de la finance et de l’économie, des chercheurs, des linguistes et des associations de la société civile, a été invitée le 17 mars 2011 à Paris, à la Journée du français des affaires et des Mots d’Or de la Francophonie (23e année), organisée par l’association Actions pour promouvoir le français des affaires (Apfa), avec la participation de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et de la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF), en collaboration avec la Délégation générale des Gouvernements de la Communauté française de Belgique et de la Région wallonne. Il nous semble intéressant de réseauter le fil accueillant du français des affaires et des Mots d’Or de la Francophonie à travers les jeunes apprenants et des professionnels francophones et francophiles ayant le français en partage.

Une minute de silence a été observée à la mémoire des défunts et des disparus lors du séisme et de la catastrophe nucléaire de la centrale japonaise de Fukushima.

Dans son discours de bienvenue, M. Roger Hotermans, Conseiller à la Délégation générale Wallonie-Bruxelles en France, hôte du lieu, a présenté l’historique du 274 boulevard Saint Germain. Ensuite, il a commenté le fonctionnement de la Belgique (six gouvernements, sept assemblées parlementaires, trois langues nationales, plus de 60 ministres), un État fédéral complexe. La communauté française de Belgique regroupe les Francophones de Wallonie et ceux de Bruxelles. Elle aussi possède un gouvernement et un parlement qui siègent à Bruxelles. Cela signifie que tous les Francophones ne sont pas Wallons, il y a ceux de Wallonie et ceux de Bruxelles. Les différences entre eux sont relativement importantes. La Belgique est toujours sans gouvernement. Officiellement, l’intérim est assuré par le gouvernement démissionnaire pour assurer le suivi quotidien des affaires. La logique est qu’il ne peut prendre des décisions qui engageraient le gouvernement suivant.

Mme Imma Tor Faus, Chef de la Division de la Langue française, Direction de la langue française et de la diversité culturelle et linguistique (OIF), M. Jean François Baldi, Délégué adjoint à la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLD) et M. Jean Marcel Lauginie, Président de l’Apfa, ont salué le goût des mots et des concepts d’aujourd’hui et de demain dans la vie économique française, mais aussi dans les pays ayant le français en partage. M. Lauginie, en présentant les intervenants et les jeunes apprenants francophones et francophiles, a montré l’importance allouée au développement équilibré du français et des langues partenaires à l’échelle internationale.

M. Daniel Prado, Directeur de la terminologie et des industries de la langue à l’Union Latine, dans sa présentation des Espaces linguistiques : coopération en terminologie et nécessaire présence des langues dans la connaissance a cité des références et des sources entre autres, https://www.francophonie.org/Portalingua (pour 137 langues) et signalé la faille présentée dans la normalisation dans les instances de gouvernance internationale (ISO, CEI, ICANN, SMSI) à l’exception des francophones. Pour les associations et réseaux internationaux des langues romanes et la coopération en terminologie, M. Prado a décrit les réseaux Réalités (pour le catalan, l’espagnol, le français, le galicien, l’italien, le portugais et le roumain) et NEOROM (3 espaces linguistiques et 5 organisations internationales). Ce système d’interopérabilité fonctionne à travers la Toile (Terminometro). Dans le cadre de la Journée internationale de la Francophonie, un bloc-notes se propose de traiter de la langue française et des questions d’identité à travers l’expérience linguistique des étrangers qui résident en France.

M. Jean-Marie Fèvre, Maître de conférences en sciences de gestion à l’Université de Metz, dans son exposé Enrichissement croisé entre étudiants en économie et gestion francophones et francophiles, a accentué le pont reliant la vie quotidienne, les études et le monde de l’entreprise en particulier aux étudiants étrangers en France. Pour se préparer à relever avec flexibilité les défis de la mondialisation, il ne faut pas être frileux, mais bouger pour escompter d’excellents résultats, afin de mutualiser les acquis obtenus à l’université et les mettre en pratique dans le monde du travail.

Mme Annick d’Almeida-Agbojan, responsable de projets à la division de la langue française, Direction de la langue française et de la diversité culturelle et linguistique, OIF, a dévoilé la pratique de l’intercompréhension en langues des affaires : le premier jury de Validation des acquis francophones initiaux en entreprise. L’intercompréhension peut fournir à chacun dans ce cadre les clés pour s’ouvrir aux langues et à la dimension plurilingue et multiculturelle du monde contemporain. En effet, un jury de la Validation des acquis francophones initiaux en entreprise (VAFIE) s’est tenu pour la première fois au Vanuatu permettant de mobiliser les inscriptions de 18 candidats et d’y organiser la première mise en place de la VAFIE. Les 18 candidats, âgés de 25 à 57 ans (l’âge moyen étant de 38 ans), présélectionnés au cours de 2 réunions en mai et en août 2010, ont exercé les métiers comme agent de comptoir (1), entrepreneur (1), fournisseur (2), gestionnaire (5), journaliste (2), représentant (1), responsable de service ou de bureau (4), secrétaire (1) et traducteur (2). Les entretiens se sont déroulés sur la base d’une heure, compte tenu de la qualité des interventions des candidats. Ainsi, la question complémentaire portant sur la francophonie au Vanuatu (3 langues officielles et 108 langues vernaculaires) a permis la formulation de projets tels que publier des dictionnaires simples trilingues avec la présence du français pour les très jeunes élèves dans chacune des îles, créer un Conseil national des jeunes francophones, créer la fête des langues et mettre en place un observatoire de la francophonie.

M. Jean Marcel Lauginie, Président de l’Apfa, a insisté sur la mercatique qui a été inscrite au journal officiel du 2 mars 2010. C’est un ensemble de méthodes et de moyens dont dispose une entreprise pour s'adapter aux publics auxquels elle s'intéresse, leur offrir des satisfactions si possible répétitives et durables. Il suscite par son aspect créatif des innovations sources de croissance d'activité. Ainsi, l'ensemble des actions menées par l'entreprise peut pronostiquer, influer et exaucer les désirs du consommateur et adapter ses produits ainsi que sa politique commerciale aux besoins étudiés. Après avoir, en principe, réalisé des études de marché, il est d'usage de segmenter par types de clientèles l'approche mercatique, au niveau opérationnel dans le cadre de la stratégie mercatique, et d'appliquer à chaque segment la "règle des 4 P" à savoir : Produit ou la modélisation de l'offre, service ou idée afin qu'il réponde aux attitudes et motivations d'un ou des publics ; Publicité (communication) ou les méthodes pour rendre publics l'existence, l'intérêt et la disponibilité de l'offre. Elle sert aussi à accroître le désir des consommateurs envers le produit/service ; Prix, ou les conditions d'obtention (leurs niveaux par rapport aux autres offres) ; Place (distribution) ou les modèles, moyens et infrastructures de mise à disposition de l'offre. La mercatique est entrée dans 53 langues.

La francophonie racontée aux jeunes générations a été présentée par Mme Imma Tor Faus qui, ensuite a interrogé les jeunes francophones et francophiles lauréats des Mots d’Or 2011 sur leur vision de la francophonie. À tour de rôle, les candidat(e)s ont témoigné leurs contacts avec la langue et la civilisation françaises. Notamment, pour la lauréate biélorusse, la communication via le festival francophone peut faire naître des motivations vers une coopération du développement durable. Les lauréates roumaines ont souligné leur bonheur de partager des idées et d'échanger des méthodes de travail à travers les rencontres avec les autres jeunes de leur âge. La lauréate libanaise qui parle le français depuis sa plus tendre enfance nous a fait partager ses émotions de vie dans un pays à la sortie de guerre. Son ambition est de pouvoir étendre la tolérance à travers les échanges culturels et économiques. Toutefois, pour la lauréate vietnamienne, la langue française est un complément non seulement nécessaire, mais aussi utile à son bagage de commerciale, tout en indiquant par ailleurs l’impact du français, langue parlée et écrite par d’éminents auteurs vietnamiens francophones.

Le palmarès des Mots d’Or des professionnels avec la collaboration de la Société française des traducteurs (SFT) et de l’Union internationale de la presse francophone (UPF) a été fertile. En effet, le Mot d’Or des enseignes a été remis à M. Arnaud Sannier et à son équipe pour le Marché d’à côté annonçant un commerce de proximité, par exemple, celui de la rue de Charonne à Paris (XIe). Plus grand qu'une épicerie de quartier et présentant donc plus de choix, ce petit magasin de proximité offre les mêmes avantages dans l'amplitude des heures d'ouverture (jusqu'à minuit en fin de semaine) et des produits frais à prix réduits.

Le Mot d’Or de la traduction a été remis à Mme Anne Colin du Terrail pour avoir permis de pénétrer en français dans l’âme et l’histoire finlandaises du XIXe siècle, saisies par Arto Paasilinna dans son roman Sang chaud, nerfs d’acier aux Éditions Denoël (2011).

Le Mot d’Or des Auteurs au titre de 2009 à été attribué à M. Michel Caillat, sociologue du sport, pour sa passionnante recherche étymologique et sa créativité néologique qui lui permettent dans son ouvrage Le sport (Éditions Le Cavalier bleu, 2008) de nommer les adeptes des activités de détente, pour lesquels la compétition et le combat sportif laissent le champ libre au bien-être et à l’épanouissement de tous. M. Caillat explique qu’à la fin du XIXe siècle, on désignait par sport, tout exercice de plein air comme les courses de chevaux, canotage, chasse à courre, à tir, pêche, tir à l’arc, gymnastique et escrime. Avec la codification des jeux physiques anglais et l’institutionnalisation des sports, c'est-à-dire la naissance des fédérations à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, le mot sport recouvre des activités supposant une dépense d’énergie musculature et un engagement compétitif.

Le Mot d’Or des lexiques en ligne a été accordé au Collège Dictionnaire Machtotz France pour la création du premier lexique en ligne de termes informatiques (anglais-français-arménien occidental). Par ailleurs, les Lauréats ont aussi mentionné que la diaspora arménienne de l’Association culturelle arménienne de Marne-la-Vallée (ACAM) dispose d’un bulletin donnant des informations sur les activités et la vie de l’ACAM avec des pages en arménien (voir www.acam-france.org).

Le Mot d’Or d’Honneur a été attribué à M. Jean-Luc Taradel, pour avoir pris l’initiative, en tant que Directeur de l’Alliance française de Lusaka d’organiser en 2007 l’épreuve internationale du Mot d’Or pour les apprenants francophiles en Zambie.

M. Nguyên Duy Tân, Vice-président de l’Alliance internationale, a annoncé que la Dictée des Mots d’Or aura lieu le vendredi 18 mars 2011, à 18h30, au Salon David Weill de la Maison internationale de la CIUP.

Une réception accueillante, et non de joyeuses agapes, a clos la réunion autour du verre de l’amitié. Il est à souhaiter que la 24e année des Mots d’Or en 2012 conduise plus de jeunes apprenants et de professionnels vers le fil de la francophonie et des Mots d’Or afin de clamer harmonieusement et en chœur la diversité, la solidarité et la tolérance, ces incontournables complices d’une paix universelle. Ainsi, ils se donneront la main pour faire la cordée des énergies physiques et intellectuelles et réseauter en ligne avec les 10 mots qui les relient au français en partage.

Nguyen Dac Nhu-Mai,
Lauréate 2010 du Mot d’Or de la Francophonie pour la Presse écrite,
Membre de l'Apfa.


ANNEXE 1 : Mots d'Or des élèves et étudiants en économie et gestion et en français des affaires

Les 21 lauréats de 16 pays représentaient à Paris les 1 300 lauréats sur 7 075 apprenants francophones et francophiles qui ont participé dans 35 pays aux épreuves proposées par Jean-Marc Chevrot, dans le cadre de la Semaine de la langue française et de la Francophonie.

• Autriche : Teresa-Christina Divisek et Diana Kuzmanovic
• Biélorussie : Alena Belenkaya
• Canada (Québec) : Lydia Paradis
• Égypte : Diana Emad Aziz Bakhoum
• France :
     Académie de Versailes : Cyril Blanc
     Académie de Guyane : Herissena Dorcelus
     Nouvelle Calédonie : Joris Kamadrane
     Polynésie française : Tahianuvai Teiefitu
• Gabon : Cédric Betsi Ngbwa
• Liban : Pasacle Amar
• Madagascar : Christelle Razafindramila
• République tchèque : Katerina Chmelickova
• Roumanie : Dana Jinaru et Andreea Pîrge
• Russie (République du Bachkortostan) : Aygul Gumerova
• Sénégal : Karina Feinache
• Syrie : Dolly Kanakri
• Thaïlande : Piriya Kajornsakbumpen
• Vietnam : Phuong Le Thu
• Zambie : Chaka Tembo


ANNEXE 2 : le magasin "Marché d'à côté" de la rue de Charonne à Paris (XIe), Mot d'Or des enseignes

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