FRANCOPHONIE

POUR QUE NOTRE LANGAGE D'AFFAIRES
NE FILE PAS À L'ANGLAISE...

Le langage économico-financier sera-t-il colonisé par la terminologie anglo-saxonne ? Pas sûr, si l'on s'en réfère au travail exemplaire des 150 étudiants de l'académie de Clermont-Ferrand, lauréats de la quatrième coupe francophone des affaires.

Lancée en 1988, par l'association "Actions pour promouvoir le français des affaires", la coupe francophone a pour but de faire connaître et adopter les mots nouveaux rendus nécessaires par l'évolution des techniques dans le domaine des affaires.

Engagée dans cette épreuve pour la quatrième année consécutive, l'académie de Clermont-Ferrand, de taille moyenne, semble particulièrement impliquée dans cette action, puisqu'elle a présenté, cette année, autant de candidats que l'académie d'Aix-en-Provence, relativement plus importante.

Ce sont donc plus de 3 000 élèves et étudiants des sections préparant aux baccalauréats technologiques tertiaires et aux brevets de techniciens supérieurs tertiaires, qui ont passé les épreuves, le mercredi 20 mars.

Cent dix lauréats ont reçu un prix particulier, lors de la cérémonie officielle de remise des diplômes, mercredi, au CRDP, sous la présidence de M. Jean-Pierre Chaudet, recteur, et de M. Henri Gibot, directeur régional des impôts. Dans un premier temps, M. Gibot a rappelé l'action de la commission de terminologie du ministère de l'Économie et des Finances, qui s'attache à forger un terme français équivalent aux termes étrangers qui apparaissent dans le vocabulaire économique et financier.

D'autre part, M. Chaudet a encouragé les tentatives visant à trouver les mots correspondants aux néologismes anglo-saxons. Il a également tenu à féliciter les nombreux participants ainsi que les professeurs qui les ont sensibilisé au problème de la prolifération de vocabulaire étranger dans le domaine des affaires.

Trop souvent, en effet, le laisser-aller ou le snobisme tendent à éliminer les termes français au profit des mots étrangers. Il en est ainsi de "l'attaquant", qui a le même pouvoir d'évocation que le "raider" ou de la "date butoir", aussi imagée que le "cutoff".

Ayant brillamment fourni les équivalents français des "copyright" et autre "briefing", les premiers ex-aequo, Françoise Gallet (absente pour cause d'examen) et Morwen Jestin, tous deux élèves de sections de techniciens supérieurs, se sont vu remettre une médaille accompagnée du Grand Larousse en cinq volumes.

(La Montagne du 23 mai 1991)

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