COUPE DU FRANÇAIS DES AFFAIRES "LE MOT D’OR" 2001 : corrigé indicatif

1ère partie :

Le correcteur privilégiera les réponses qui fournissent des néologismes suggestifs et respectant les modes de formation des mots. Il se souviendra de ce qu'écrivait le grand poète Ronsard qui acceptait "les vocables nouveaux pourvu qu'ils soient moulés et façonnés sur un patron déjà reçu du peuple".

La qualité de la justification doit également être prise en compte.

Voici des exemples de réponses possibles en français :

a) moteur de recherche de commerce en ligne,
b) téléphage,
c) distributeur en ligne.

2ème partie :

Publication imprimée, sonore ou filmée, réalisée par une entreprise et destinée à ses différents collaborateurs Journal interne d'entreprise
Vente à distance utilisant les techniques de télécommunication ou radiodiffusion Télévente
Client qui a conclu un contrat avec une société exploitant un service de télécommunication en vue de l'usage régulier de ce service Abonné
Désignation conventionnelle permettant l'identification d'un utilisateur du courrier électronique et l'acheminement des messages qui lui sont destinés Adresse de courrier électronique,
adresse électronique
Prendre en location un véhicule de transport collectif soit pour un parcours précis, soit pour une durée déterminée Affréter,
noliser
Employé d'un magasin en libre service chargé d'assister la clientèle aux caisses de sortie Aide de caisse
Ordinateur portatif sans clavier dans lequel les données sont saisies directement sur l'écran Ardoise électronique
Billet permettant à un voyageur de fixer librement la date de son voyage Billet ouvert
Dans une messagerie électronique, espace de mémoire réservé à un abonné, dans lequel sont conservés les messages qui lui sont destinés et éventuellement les messages qu'il envoie Boîte aux lettres
Titre permettant d'obtenir des prestations ou des services payés d'avance ou non, notamment dans les hôtels et les restaurants (nuitées, hébergement, repas), ainsi que la location d'automobiles Bon d'échange,
bon,
coupon
Grande surface de vente rassemblant plusieurs commerces et comprenant un parc de stationnement Centre commercial
Conférence dans laquelle les interlocuteurs sont répartis dans deux lieux, ou plus, reliés entre eux par des moyens de télécommunication Conférence à distance,
téléconférence
Se dit d'un voyageur qui n'utilise pas la réservation effectuée en sa faveur Défaillant
Se dit d'un moyen de paiement en monnaie fiduciaire (billets de banque et pièces métalliques) Espèces
Ensemble de prestations de service (transport, hébergement, restauration, visites, excursions, distractions, etc.) proposé à prix fixe par un organisateur de voyages ou de séjours Forfait,
voyage à forfait
Partie rectangulaire de l'écran d'un ordinateur à l'intérieur de laquelle sont affichées les informations relatives à une activité déterminée Fenêtre
Action consistant à réunir les envois de marchandises en provenance de plusieurs expéditeurs ou à l'adresse de plusieurs destinataires, et à organiser et faire exécuter l'acheminement du lot ainsi constitué par un transporteur Groupage
Personne physique ou morale qui apporte un soutien matériel, sans contrepartie directe de la part du bénéficiaire, à une œuvre ou à une personne pour l'exercice d'activités présentant un intérêt général Mécène
Mercatique appliquée aux approvisionnements Mercatique d'amont
Exigence anticipée d'une créance, motivée, par exemple, par le non respect par le débiteur de ses obligations contractuelles Déchéance du terme

3ème partie : le correcteur se référera à la terminologie officielle, lorsqu'elle existe, sans refuser les autres équivalents possibles.

Voici les définitions en français des termes proposés :

Causerie télévisée : émission consistant en une discussion sur des sujets de société entre un animateur et ses invités.

En direct : transmise sans enregistrement, au moment même de sa production.

De charme : qui est censé charmer, séduire.

Projecteur : appareil d'optique dans lequel les rayons d'une source lumineuse intense sont réfléchis et projetés vers une scène que l’on veut éclairer.

Indicatif : courte séquence sonore qui permet l'identification d'une émission régulière.

Opérateur de prise de vues : responsable de la caméra et du cadrage des images, sous l'autorité du directeur de la photographie.

Loufoque : au comportement extravagant.

Homme fini : usé au point d'avoir perdu toute possibilité d'agir, toute considération.

Rétrospective : présentation de l'évolution de la carrière d'un personnage.

Gratin international : partie de la société internationale remarquable par ses titres, son élégance, sa richesse.

Classe moyenne : partie de la société située au centre de l’échelle sociale.

Détendue : calme, sereine.

Décontractée : sans crainte ni angoisse, insouciante, à l’aise.

Amusements : divertissements, récréations, activités futiles.

Navet : très mauvais film.

Ciné-parc : cinéma de plein air où le spectateur assiste à la projection assis dans sa voiture.

Transformer : modifier de façon visible.

Améliorer (automobile) : réparer, perfectionner, moderniser.

Personnaliser (automobile) : apporter des modifications à un véhicule de série pour le rendre plus conforme aux goûts de son propriétaire (carrosserie, accessoires, moteur…).

Plus belle et plus fonctionnelle : faisant naître une émotion esthétique tout en remplissant parfaitement sa fonction.

École de commerce : école où sont enseignées les théories et les techniques du commerce et de la gestion.

Chasseur d'économies : chasseur de coûts, personne chargée de traquer toutes les dépenses superflues.

Les grandes affaires : ensemble d'activités industrielles, agricoles, commerciales ou financières de grande envergure.

Travailleur indépendant : personne indépendante professionnellement, qui n'a pas de contrat de travail avec un employeur.

Toile : Internet.

Cyberentrepreneur : entrepreneur en ligne, intervenant sur le réseau Internet.

En ligne : se dit d'un service accessible par l'intermédiaire du réseau Internet.

Discompte : système de commercialisation permettant d'offrir au client des produits à prix réduit.

"Clics et briques" : se dit d’un distributeur qui vend ses produits à la fois en ligne et dans un magasin physique.

Achat grand public : achat comme consommateur ordinaire à des entreprises de vente au détail.

Achats groupés : achats effectués par un regroupement de particuliers, notamment par l'intermédiaire de sites spécialisés sur l’internet, afin d'obtenir de meilleurs prix.

Réseau : Internet.

Relations interentreprises : relations commerciales d'entreprise à entreprise ou entre professionnels.

Approvisionnement par l'internet : approvisionnement en ligne, gestion centralisée des acquisitions et des approvisionnements d'une entreprise sur une plateforme électronique.

Confier à d'autres entreprises : externaliser, recourir à un partenaire extérieur pour une activité qu'une entreprise ou une organisation décide de ne plus assurer elle-même.

Recherche de fournisseurs étrangers au meilleur rapport qualité-prix : sourçage, activité de mise en relation des centrales d'achat, des grossistes, des importateurs avec des fabricants étrangers afin de trouver dans tout pays du monde des produits au meilleur rapport qualité-prix.

Mercatique : ensemble des techniques et des actions grâce auxquelles une entreprise développe méthodiquement la vente de ses produits et de ses services en adaptant son offre aux besoins et au comportement du consommateur.

Mercatique personnalisée : technique mercatique développant la relation individuelle avec la clientèle.

Repas rapide : relevant de la restauration rapide à bon marché, à service et assortiment limités.

Libre-service : magasin ou restaurant dans lequel le client se sert lui-même.

Plan de développement : document présentant un projet chiffré de développement d'une entreprise.

Bloc-notes électronique : ordinateur portatif dont le format est voisin de celui d'un grand cahier (format A4).

Vibreur : avertisseur sonore à vibrations.

Récepteur d'appels : appareil électronique permettant de communiquer des messages à son porteur à tout moment.

Message (électronique) : courriel, document informatisé qu'un utilisateur saisit, envoie ou consulte en différé par l'intermédiaire d'un réseau

Écran : dispositif d'affichage électronique d'images ou de données.

Capital-risqueur : capitaliste pratiquent des investissements à risques assortis de gains potentiels élevés, consistant en prises de participations dans des entreprises œuvrant dans des techniques de pointe, sur des idées nouvelles ou sur des marchés risqués.

À l'arraché : de justesse et dans la précipitation.

Accord : convention, pacte.

Association (d’entreprises) : association (selon des modalités diverses) permettant de bénéficier des synergies des entreprises associées.

Jeune pousse : jeune entreprise innovante et dynamique, à croissance rapide.

Base de données : ensemble organisé de données concernant un même domaine et accessibles au moyen d'un logiciel spécialisé.

Adresse de courrier électronique : libellé permettant l'identification d'un utilisateur de messagerie électronique et l'acheminement des messages qui lui sont destinés.

Drigeant , dirigeante : responsable de haut niveau dans une entreprise.

Expérience (professionnelle) : expérience acquise au cours de l'exercice d'une profession.

Cybermercatique : application de la mercatique suir le réseau Internet.

4ème partie (origines étymologiques) :

Bogue :

Les insectes sont les premiers bogues qui ont causé du souci aux informaticiens. Les premiers calculateurs programmables fonctionnaient avec des relais électromécaniques dans lesquels les papillons de nuit (attirés par la lumière des tubes à vide) et les mites se coinçaient ou s'électrocutaient parfois en causant des faux contacts ou des courts-circuits difficiles à détecter. C'est la mésaventure qui est arrivée en 1945 au calculateur Mark II de l'université de Harvard et en 1946 au premier vrai ordinateur, l'ENIAC. À la suite de ces incidents, le mot anglais "bug", qui signifie "insecte" aux États-Unis, a été retenu pour désigner tout défaut de conception ou de réalisation se manifestant par des anomalies de fonctionnement.

En France, la commission de terminologie de l'informatique a proposé, en 1983, d'utiliser le mot "bogue", phonétiquement assez voisin, qui désigne l'enveloppe bardée de piquants des châtaignes. Elle préconisait de conserver le genre féminin mais l'usage en a fait un mot masculin, si bien qu'on dit maintenant une bogue pour la châtaigne et un bogue en informatique.

Le mot breton "bolc'h" (ou son cousin gaulois ?) est à l'origine du mot français "bogue" désignant l'enveloppe de la châtaigne…

Quant au mot latin "boca", il a aussi donné en français un autre mot "bogue", qui désigne un poisson de la famille des brèmes de mer ("boops boops" pour les ichtyologistes) qui n'a vraiment rien à voir avec l'informatique…


@ (dit "a commercial" ou "arobas")
 :

Ce signe est très ancien. Il résulte de la ligature, sans doute par les copistes du Moyen Âge, des lettres a et d de la préposition latine ad (à). Il a ensuite été utilisé longtemps par les chancelleries devant les noms des destinataires des courriers diplomatiques rédigés en latin.

Il n'est resté ensuite en usage qu'en Amérique du Nord et presque uniquement en comptabilité pour désigner le prix unitaire sur une facture : 50 articles @ 7 $ (50 articles à 7 dollars pièce). À ce titre, il fut inclus dans les claviers des machines à écrire américaines. De cet emploi vient son nom de "a commercial" ("commercial at"). En français, il vaudrait d'ailleurs mieux écrire "à commercial".

Lorsque l'inventeur de la messagerie électronique (Ray Tomlinson) chercha en 1972 un caractère pour jouer le rôle de séparateur dans les adresses électroniques (entre le nom de l'internaute et l'adresse de l'ordinateur hôte), il choisit le signe @ parce qu'il était sur les claviers, parce qu'il ne risquait pas de figurer dans les noms propres et parce qu'il signifiait "à".

Il semble que l'expression typographique "a rond bas" désignait autrefois le @ (le bas de la casse des imprimeurs contenant les lettres minuscules, ils ont pris l'habitude de les appeler "bas de casse").

C'est vraisemblablement une déformation de cette expression et une confusion avec le mot espagnol "arroba" (arobe ou arrobe en français, mesure de poids ou de volume qui était représentée par un symbole analogue) qui ont conduit aux nombreuses appellations que l'on rencontre aujourd'hui dans notre langue : arobe, arrobe, arobas, arobase, arrobas, arobace, etc. La moins mauvaise, d'un point de vue étymologique, serait peut-être "aronbas"…

Comment faut-il prononcer le signe @ ? En latin, ad ! En anglais, at ! En français, ce serait chez (c'est un des sens du mot latin "ad") qui semblerait la meilleure solution puisque le signe introduit le plus souvent l'adresse d'un fournisseur d'accès ou d'un hébergeur. L'adresse "jean-françois.dupont@wanadoo.fr" pourrait ainsi se lire : "jean-françois.dupont chez wanadoo.fr". C'est même mieux que la préposition anglaise "at" qui ne signifie "chez" que lorsqu'elle est suivie d'un nom au cas possessif ("at the grocer's" : chez l'épicier)…

En France, la Commission spécialisée de terminologie et de néologie de l'informatique et des composants électroniques a choisi de préconiser les termes arrobe et arobase...

5ème partie (présentation du projet) :

Le correcteur doit tenir compte à la fois de l'originalité et du réalisme du projet et de la qualité de l'exposé, notamment dans l'utilisation de la langue française.

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