FRANCOPHONIE :

NICOLAS DE L'ESTRAC, GRAND TRIOMPHATEUR DE LA
COUPE DU FRANÇAIS DES AFFAIRES

Nicolas de L'Estrac, du Lycée La Bourdonnais, a été désigné, mercredi soir, grand triomphateur de la Coupe du français des affaires dont les épreuves avaient été soumises la veille à cent soixante-dix concurrents. Ces derniers y participaient en tant qu'étudiants ou élèves recevant en économie et en gestion un enseignement en langue française.

Le grand lauréat de cette prestigieuse coupe, qui sera désormais organisée chaque année à Maurice, a bénéficié, en outre d'un trophée-souvenir, d'un voyage à Paris, dont le coût du billet est soutenu par Air France et les frais de séjour par l'Agence de Coopération Culturelle et Technique. Cela lui permettra de faire un séjour d'études de huit jours à Paris en compagnie de cinq autres lauréats du Dom-Tom à être subséquemment désignés.

La cérémonie de remise des prix, qui s'est déroulée à la maison de l'Alliance Française à Bell-Village, a été présidée par Édouard Maunick, représentant le Haut Conseil de la Francophonie. D'autres prix, notamment des sacs, des livres, des atlas et des dictionnaires, ont récompensé plus d'une soixantaine de Iauréats. Lisant. un discours avant la remise des prix, le poète mauricien devait rendre un hommage "au Premier ministre qui contribue à garder l'île Maurice dans l'espace francophone, perpétuant ainsi une belle tradition". Édouard Maunick a ensuite parlé de langue française comme une "langue qui me fascine et en laquelle est la racine de mon créole natal". Tout comme ces mots nouveaux qui, prononcés à la française, sont compris par tous ceux qui en utilisent la langue, le séga, pour Édouard Maunick, devrait figurer dans le dictionnaire français, car "lire le Larousse et ne pas pouvoir danser, ça me dérange".

À noter que la compétition s'est déroulée mardi à 14h, simultanément au Lycée La Bourdonnais, à l'Université de Maurice et à la Formation de la Chambre de Commerce et d'Industrie à Quatre-Bornes.

Rappelons que la Coupe du français des affaires a été créée en 1988 par l'Académie d'Orléans-Tours et s'ouvre pour la première fois, cette année, aux élèves et étudiants mauriciens. Mais si elle est limitée à ceux-là recevant en économie et en gestion un enseignement en langue française, comment ne pas reconnaître sa portée symbolique : il s'agit de montrer la capacité du français à l'innovation dans le domaine de la terminologie du commerce et des affaires. Les objectifs du concours, qui se veut très original, sont nombreux et multiples : (1) faire connaître et faire aimer les mots d'aujourd'hui de l'économie et de la gestion, "porteurs d'enthousiasme et de rigueur, condition de l'efficacité de toute action" ; (2) accompagner la recherche de l'excellence dans l'initiation à la maîtrise de la communication et du savoir-entreprendre ; (3) répondre à la nécessité d'une toujours plus grande maîtrise de l'expression écrite et orale dans la langue maternelle de chacun, condition de la compréhension d'autres langues et de tout épanouissement professionnel et personnel ; et (4) développer une pédagogie du mot nouveau afin que le management, prononcé à la française, soit d'abord une langue bien faite, condition de sa compréhension par tous, et que les mercaticiennes et les mercaticiens puissent être toujours plus à l'écoute attentive des autres.

P. K.

(Week-End/Scope, Île Maurice, du 8 mars 1990)

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