PREMIÈRE COUPE DU FRANÇAIS DES AFFAIRES,
DE LA TERMINOLOGIE ET DE L’ORTHOGRAPHE

1er avril 1988 - 14 h - 15 h

SUJET

LE SUJET COMPREND TROIS PARTIES INDÉPENDANTES

1ère PARTIE : LE FRANÇAIS DE L’ACTION EFFICACE

QUELLES SONT LES INFORMATIONS À TRAITER ?

Elles sont constituées par des extraits des Interventions qui ont marqué les quatre journées d’initiation aux premiers cercles de qualité terminologiques créés dans l’entreprise francophone "AU MOT D’OR". Les valeurs partagées de cette entreprise s’expriment ainsi : "Pour être efficace une action commerciale doit être d’abord porteuse d’enthousiasme et de rigueur dans sa langue".

Si vous êtes en 1ère G : la dictée économique relève de la première journée d’initiation

Si vous êtes en Terminale G : la dictée économique relève de la deuxième journée d’initiation, tandis que le texte distribué relève de la première journée d’initiation

Si vous êtes en STS 1ère année : la dictée économique relève de la troisième journée d’initiation, tandis que le texte distribué relève des deux premières journées d’initiation

Si vous êtes en STS 2ème année : la dictée économique relève de la quatrième journée d’initiation, tandis que le texte distribué relève des trois premières journées d’initiation.

QUEL EST VOTRE RÔLE ?

Présenter de façon excellente, comme vous le faites en permanence, sans fautes d’orthographe, sans ratures, la dictée économique lue par votre professeur

Laisser un blanc à côté de toute expression qui vous parait étrangère et/ou impropre, afin de pouvoir indiquer dans ce blanc l’expression correcte lorsque la dictée sera terminée

Pour les élèves qui ne sont pas en 1ère G, repérer dans le texte distribué, les expressions étrangères et/ou impropres. Vous ferez figurer sur votre copie, après la dictée, à la suite les unes des autres, les expressions correctes correspondantes, dans l’ordre de lecture du texte : par exemple, si les deux premières expressions repérées étaient : walkman, puis jingle, vous feriez figurer sur votre copie : baladeur ; sonal, ritournelle (Québec).

ATTENTION : Vous ne disposez que d’une seule copie d’examen.

2ème PARTIE : PROPOSER UN MESSAGE PUBLICITAIRE :

pour faire connaître et faire aimer MERCATIQUE.

Réponse :

3ème PARTIE : PROPOSER UN ÉQUIVALENT :

pour "BARTERING" dont la signification est : "fourniture de programmes par des annonceurs avec des messages publicitaires directement insérés".

Réponse :

Les organisateurs de cette première Coupe du français des affaires vous remercient :

- pour votre volonté d’une toujours plus grande mattrise de votre expression écrite et orale dans votre langue maternelle, condition de la compréhension des autres langues et de la réussite de tout savoir entreprendre ;

- pour avoir affirmé, par votre participation, que le management, prononcé àla française, est d’abord une langue bien faite.

 

ANNEXE :

ENTREPRISE FRANCOPHONE "AU MOT D’OR" :
CERCLES DE QUALITÉ TERMINOLOGIQUES

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DES MOTS AU SERVICE DE TOUS
POUR COMMUNIQUER ET POUR ENTREPRENDRE

 

1ère JOURNÉE

A - DES MOTS POUR COMMUNIQUER

SUR LES ROUTES DU MONDE :

dans l’Europe préhistorique

"L’Europe néolithique, dès le 4ème millénaire, pratiquait des échanges lointains dont l’ampleur dépassait largement les opérations de troc Individuel et supposait une véritable organisation commerciale. Ainsi, le commerce du silex jaune du Grand-Pressigny en Touraine donnait lieu dans toute l’Europe occidentale à la constitution de véritables stocks... Pendant longtemps, le commerce devait être avant tout un commerce extérieur et un commerce de luxe. L’or, l’étain, l’ambre tinrent la première place dans le commerce de l’Europe préhistorique ; en Orient, les échanges portaient de même sur des métaux précieux, des parfums, des épices, des pierres, des soieries, des étoffes de pourpre" (Michel MOURRE).

au Moyen Âge

"Le premier problème à résoudre est celui de la langue. Faut-il rappeler que les frères POLO, sur les routes de Perse et de Chine, rencontrent quelque vingt ou trente langues différentes que nul maître d’école ne leur a apprises à Venise ?... Ce qui est probable, c’est que ces voyageurs du Moyen Âge jouissent, quant à la compréhension des langues, d’une oreille extrêmement souple. Là encore, on devait se contenter de peu, et bien des carrières commerçantes ont dû reposer avant tout sur l’improvisation de véritables sabirs". (Jean FAVIER).

Le sabir, formé selon Alphonse DAUDET de "mots bariolés amassés comme des coquillages le long des mers latines", était une nécessité absolue à cette époque sans école obligatoire. On est loin du "sabir atlantique", si justement pourfendu par ÉTIEMBLE, en raison du laxisme et du snobisme qu’il reflète. Énumérons quelques composantes de ce sabir-là en cette fin du vingtième siècle : auto-center, boycott, business, cash, come back, computer, directeur marketing, dispatching, dumping, fast-food, feed-back, listing, made in, mailing, marketing direct, phoning. planning, teleshopping, self service, shopping, software, sponsor, structure staff and line, turn over, zapping.

SUR LES FOIRES DE L’EUROPE ET DE L’ORIENT

"Les grandes foires mobilisent encore au 17ème et au 18ème siècles l’économie de vastes régions : parfois l’Occident tout entier s’y donne rendez-vous, profitant des libertés et franchises offertes qui effacent un instant, l’obstacle de multiples taxes et péages... Dans toute l’étendue des pays musulmans, MAUSIM signifie à la fois foire et fête saisonnière et désigne aussi, comme l’on sait, les vents périodiques de l’Océan Indien. La mousson ne règle-t-elle pas infailliblement, dans l’Extrême-Orient des mers chaudes, les dates des voyages maritimes dans un sens ou dans un autre, déclenchant ou interrompant les rencontres Internationales de marchands ?... Un rapport détaillé, daté de 1621, décrit une de ces rencontres à MOKA. Tous les ans, la mousson amène jusqu’à ce port de la Mer Rouge (qui va devenir le grand marché du café) un certain nombre de navires des Indes, de l’Insulinde et de la Côte voisine d’Afrique, surchargés d’hommes et de ballots de marchandises (ces bateaux font encore les mêmes voyages aujourd’hui). Cette année-là, deux navires de DABUL (Indes) arrivent, l’un avec 200, l’autre avec 150 passagers, tous marchands voyageurs qui vont vendre à l’escale de menues quantités de biens précieux : poivre, gomme, laque, benjoin, cotons tissés d’or ou peints à la main, noix muscade, girofle, camphre, bois de santal, porcelaine, musc, indigo, parfums, diamants, gomme d’Arabie". (Fernand BRAUDEL).

La lecture de ces textes provoqua dans l’assistance beaucoup de discussions qui alimentèrent le seul break de la journée ; on y parla également de l’ouvrage de Jacques DEBAL et Christian POITOU qui souligne l’importance de la fonction commerciale, à Orléans, avant la Révolution. Retenons aussi quelques questions peut-on rapprocher ces franchises anciennes, du franchising actuel ou encore des duty free shops ? Pratiquait-on des prix FOB ? Le tramping était-il important ? La présentation des produits dans les foires appliquait-elle déjà les règles du merchandising ?

2ème JOURNÉE

Les mots bariolés chargés de senteurs et d’aventures embaumèrent le début de la matinée de cette deuxième journée ; mêlés au "sabir atlantique", Ils formaient un mélange étonnant que certains appréciaient en écoutant leur walkman ; d’autres, préféraient discuter des avantages respectifs de leur tour-operator. Un spécialiste du show business n’aurait certainement pas réussi un tel niveau de détente nécessaire pour affronter cette deuxième journée. Il restait en effet le troisième point à traiter.

DES MOTS POUR COMMUNIQUER DANS L’ENTREPRISE ET DANS SON ENVIRONNEMENT

À l’aube de la Renaissance

"Le marchand aux pieds poudreux est bien loin". De même, le "petit monde de la rue et de la boutique n’aura plus rien de commun avec le brasseur d’affaires, avec le négociant pour qui la cargaison qui navigue entre deux ports lointains ne sera jamais une étoffe qu’on palpe soi-même, avec le banquier pour qui virements, reports et réescomptes sont des valeurs et non des objets". (Jean FAVIER).

Ces brasseurs d’affaires considèrent la correspondance comme une tâche essentielle pour obtenir les meilleures Informations sur les marchés. "Il faut éviter les surprises sur les marchés extérieurs où les positions ne sont tenues qu’en satisfaisant aux besoins de la clientèle. Ainsi voit-on les marchands établis à RIGA préciser en 1458 à ceux de LUBECK que l’on vend mieux en Russie le léger drap anglais que les opulentes draperies flamandes... La correspondance d’affaires est devenue dès le 14ème siècle l’une des activités fondamentales d’un marchand qui n’entend plus travailler à l’aveuglette, ……., par exemple le marchand italien DATINI a envoyé ou reçu entre 1395 et 1405, plus de 80 000 lettres ! " (Jean FAVIER).

Savoir compter est tout aussi important pour le marchand : "Aux origines du négoce, il y a l’art d’additionner et de soustraire. L’argent dans la caisse, les marchandises dans le magasin. Dès le 14ème siècle en Italie, la caisse devient une sorte de cellule autonome par rapport à l’ensemble de l’entreprise. La caisse et son caissier sont un "tiers", comme le sont les clients et les fournisseurs... Le débiteur "doit donner" et le créancier "doit avoir". Il en est de même pour la caisse vis-à-vis de l’entreprise. Les choses changent et l’affaire se complique quand les Français s’en mêlent à l’aube de l’époque moderne.

Moins au fait des structures capitalistes des grandes compagnies, ils ont quelque peine à distinguer le patron et son caissier. Et, au lieu d’opposer "doit donner" et "doit avoir", ils opposent "doit" et "avoir". Bien sûr, "doit" et "doit donner" veulent dire la même chose, et la contraction va de soi. Mais elle emporte celle de "doit avoir" en "avoir", ce qui est à proprement parler un contresens. Les comptables français du 15ème siècle ne s’en embarrassent pourtant guère : là, comme souvent ailleurs, ils empruntent sur le tard la pratique italienne sans bien la comprendre". (Jean FAVIER).

L’homme d’affaires sait aussi que "le don de bien dépenser est une vertu" : les "hommes d’affaires toscans et leurs émules introduisent l’idée d’un MÉCÈNAT conscient, désintéressé, loin par exemple du mécénat publicitaire d’un Jacques Cœur montrant ses ambitions monétaires dans le décor de son palais de Bourges" (Jean FAVIER).

"Parce qu’il s’est installé, l’homme d’affaires n’est plus, à l’aube de la Renaissance, le découvreur des mondes et des hommes qu’était le routier aux pieds poudreux. Alors qu’on s’assure pour la "grosse aventure" qu’est le commerce au long cours, l’homme d’affaires laisse à d’autres les voies de l’aventure. D’autres viendront, pour qui ces mots seront toujours au-delà de l’horizon : de l’or et des épices". (Jean FAVIER).

En 1992

L’Europe de 1992 offre un nouvel essor à l’aventure d’entreprendre. Arrêtons-nous un instant sur cette douane qui va quitter notre paysage. "Douane fait partie des emprunts au vocabulaire arabe de la première période des 11ème et 12ème siècles avec tambour, sirop, hasard, échec... Notre douane arabe, employé modèle, remplit depuis son office avec conscience. Les barrières sont baissées, les véhicules et les malles fouillés avec minutie, rien à déclarer ? Pas de mots vulgaires, pas de mots étrangers sans visa, pas d’expressions impropres ou contaminées, pas de verbes ou d’adjectifs de contrebande ? Non, bon, vous pouvez passer". (Daniel BRANDY). Les "passeurs de mots" selon la belle formule de Claude HAGÈGE verront leur responsabilité accrue pour vivifier la langue française.

La fin de cette deuxième journée fut fertile en interventions dont l’incongruité rappela à l’équipe de managers qu’un briefing en début d’après-midi eût été utile. On se serait cru, parfois, à une séance de brainstorming. Voici quelques questions entendues : connaissaient-ils la méthode LIFO ? les royalties ? le cash flow ? Les opérations de venture capital ou de joint-venture existaient-elles ? Peut-on assimiler à des holdings les compagnies de l’époque ? Comment établissaient-ils leurs prix de revient ? par la méthode du direct costing ? A-t-on relevé des formes proches du factoring, du leasing ou du lease-back ? Peut-on déjà parler d’une stratégie marketing ? Le sponsoring existait-il ?

3ème JOURNÉE

À l’aube de cette troisième journée, les participants commençaient à bien percevoir l’importance des premiers mots du dernier livre de Jean FAVIER : "Ce qui fait l’homme, c’est l’horizon". Ils allaient découvrir les clés du savoir entreprendre, accessibles à tous et bien plus fécondes que la seule quête d’or, d’ambre et d’épices qui hanta les rêves des marchands aux pieds poudreux. En effet, le : A (DES MOTS POUR COMMUNIQUER) laissait la place au B.

B - DES MOTS POUR ENTREPRENDRE AUJOURD’HUI ET DEMAIN

Toute la troisième journée fut consacrée à l’examen du dessin formé par la mosaïque de cas de création d’entreprises, de success stories, afin de dégager des règles du savoir entreprendre c’est-à-dire d’un know how assurant la réalisation d’un dessein formé et qui concernerait non seulement les créateurs d’entreprises, mais également chacun d’entre nous.

LA MOSAÏQUE

Parmi les nombreux exemples développés, citons :

"Joaquin Sciez MERINOS, 56 ans, un petit homme à l’œil pétillant. Président à Valence en Espagne de TYSECA, qui a commencé après la guerre en vendant, à dos de mulet, de la toile dans l’arrière-pays désertique de Valence. Devenu le premier exportateur d’articles textiles du pays, il vient de racheter la marque WRANGLER". (L’EXPANS ION).

Édouard LECLERC raconte : "Mon premier magasin à Landerneau était un hangar en décembre 1949. Il fait froid. D’autant plus froid que le premier centre est dénué de tout luxe. Le choix des produits est très réduit. Ainsi, le jour de l’inauguration, on ne trouve chez moi qu’une seule marque de biscuits, achetés chez M. LABOUR, un petit fabricant de Pontivy. Je les vends 25 à 30 % moins cher que les autres commerçants. Je travaille quinze à seize heures par jour. Je fais tout moi-même. Je mets l’huile en bouteilles. Je décharge les camions. Je prospecte la clientèle. Je livre les grosses commandes. Un train d’enfer. Mais enfin il y a le bonheur de voir mes idées prendre forme dans la réalité : faire bénéficier tous les consommateurs d’une baisse de 20 à 30 % sur les prix, ce qui reviendrait à revaloriser d’autant les salaires".

Lee IACOCCA, président de Chrysler : "Quand mon père débarque aux États-Unis en 1902 à l’âge de 12 ans, il était seul, pauvre et craintif. Il venait de San Marco, une ville de la région de Campanie. Comme tant d’immigrants, mon père était plein d’ambition et d’espoir. Il trouva d’abord du travail dans une mine de charbon, puis il fit des travaux divers, apprenti cordonnier en particulier".

"En 1894, pour la seule saison d’hiver, le Bon Marché expédiait 1 500 000 catalogues dont 260 000 à l’étranger ; les livraisons des colis nécessitaient 100 chevaux et 80 voitures ; quel chemin parcouru par Aristide BOUCICAUT depuis 1852 où le Bon Marché employait 12 personnes".

La Sologne défie Taiwan. "En moins de trois ans, cet homme pressé a redressé une entreprise déficitaire, réussi un LMBO, inventé un nouveau produit. Le tout sur un marché depuis longtemps abandonné aux Asiatiques, celui de la photo. Mais Claude BEAUFILS, le jeune (34 ans), bouillant et nouveau PDG de PANODIA, a de la chance et du flair : l’entreprise de Neung-sur-Beuvron, où il débarquait en 1984 comme directeur commercial, était une Belle au Bois Dormant. Claude BEAUFILS eut l’idée d’utiliser le polypropylène, matériau solide et léger, pour créer des produits grand public et élargir à la fois la gamme (par exemple des press-books appelés porte-visuels) et la distribution, puis pour reconquérir le marché traditionnel de l’album de photos. Entre le plastique coréen et le cuir haut de gamme, il n’y avait rien. L’innovation et le design ont gagné". (L’ENTREPRISE).

Patrick SIMONY, numéro 1 français du sportswear pour enfants avec "Tony Boy", avait commencé il y a onze ans en vendant du tissu sur les marchés. "Notre principe de base, c’est celui du cash and carry. N’importe quel client franchisé sait qu’il peut s’approvisionner à tout moment. Plutôt que de faire deux collections en début de saison, nous nous adaptons, en permanence, à partir d’une collection de base, à ce qui se vend. Et, nous fabriquons au fur et, à mesure". "Le pari de Patrick SIMONY a été de croire qu’il y avait place pour des vêtements de sport de bonne qualité vendus en boutique de centre-ville, soutenus par un marketing bien ciblé pour les enfants qui bougent". (L’ENTREPRISE).

En définitive, le savoir entreprendre ne serait-il pas un savoir agir qui met en relation des entrepreneurs avec d’autres hommes dans le but d’une double satisfaction ?

Cette question fondamentale finit par se dégager au cours du dernier break de cette journée qui avait été enrichie par une multitude de questions sur des sigles : le MBWA, le BIS, le LCC, le MRP, l’OPP, le PPBS, le ZBB et le ZD ; sur des techniques : le ringi, le nernawashi ; sur le marketing-mix, le supermarketing ; sur des expressions bancaires ou financières : commercial paper, cash management, red clause, hot money, fixing, revolving credit.

4ème JOURNÉE

L’or. le musc, l’ambre, le benjoin, les soieries et le bois de santal couraient encore sur les lèvres lors de la tasse de thé du matin de cette dernière journée, journée des synthèses. Mais 1992 et l’an 2000 n’étaient pas oubliés Ainsi, l’accord était unanime sur le savoir entreprendre, rencontre d’une passion et de la satisfaction d’un besoin dans l’environnement ; tous avaient compris ce "mouvement de soi vers le non-soi" et le nécessaire "courage de se tromper" (Jean Louis SERVAN SCHREIBER), c’est-à-dire l’importance de "privilégier l’erreur" (André NOGUÈS) ; chacun faisait sienne la pensée de Ludwig van BEETHOVEN : "Rendre heureux beaucoup d’autres personnes, il n’y a rien de meilleur et de plus beau".

Eclairée par un tel soleil, la quatrième journée laissait bien augurer des nouvelles Initiations et du retour aux mots qui étaient au programme. Le : 1°(LA MOSAÏQUE) laissait la place au 2°.

LES NOUVELLES INITIATIONS

L’importance de la culture d’entreprise

"On reconnaît une place plus modeste à la stratégie et au contrôle. Un nouveau sous-système organisationnel est pris en compte : c’est la corporate culture. Ce sous-système constitue l’élément de cohésion qui doit permettre de résoudre le double clivage entre conception et mise en œuvre et entre maîtrise du changement et nécessité d’adaptation permanente. Le modèle de Mc KINSEY des "7 S" de l’entreprise reflète cette conception : Shared values, Structure, Systems, Style, Staff, Skills, Strategy". (Marc BOSCHE).

L’importance de la prospective

"Notre civilisation s’arrache avec peine à la fascination du passé. De l’avenir, elle ne fait que rêver et, lorsqu’elle élabore des projets qui ne sont plus de simples rêves, elle les dessine sur une toile où c’est encore le passé qui se projette. Elle est rétrospective avec entêtement. Il lui faut devenir "prospective"… Regarder un atome le change, regarder un homme le transforme, regarder l’avenir le bouleverse". (Gaston BERGER).

LE RETOUR AUX MOTS

Il suffisait de tendre l’oreille lors du deuxième break de cette journée pour s’apercevoir que la tache du manager-animateur n’était pas terminée : on parlait, en effet, de high tech et de high touch, de trend, de shopping center du futur et de consumerism, du devenir des incoterns, de tableau d’input-output, de telemarketing, d’outplacement, de sleeping partner, de take off et de soft landing. Il ne suffisait pas d’une grande imagination pour penser qu’il y avait, en ce lieu, matière pour une excellente copy strategy, un story board et un casting originaux, pour un spot de 45 secondes. Un participant conseillait le "Parlez-vous business ? " de Didier POURQUERY, non seulement pour RAM, ROM, bits et chips, mais surtout pour son "aimable dérision". (Claude HAGÈGE). Un dernier picking dans les olives et la séance reprenait. Le retour aux mots eut lieu :

avec Alfred SAUVY :

"Les techniques sont, selon l’usage courant, appelées technologies, pour faire plus d’effet. Faut-il rappeler que la technologie est la science des techniques et qu’il est aussi vain de parler de technologies au pluriel que de géologies ?" (L’Europe submergée).

avec Claude HAGÈGE :

"Le marchand, en bon usager ordinaire de sa langue, ne fait que ce qu’ont toujours fait les usagers. Il sait, plus ou moins consciemment, qu’en français (comme dans n’importe quelle langue), les mots s’usent, les expressions se figent, et qu’il faut les recharger. D’instinct, il cherche à. atteindre ce qui est un des moteurs de l’évolution des langues : l’expressivité par l’inédit". (Le français et les siècles).

avec MIchel SERRES,

qui montre que "les groupes s’autoproduisent par leur culture et leur langue". (Statues). Les économistes, les entrepreneurs, les mercaticiens et les mercaticiennes se reconnaissent dans cette analyse ; en effet, ils savent que la consommation est l’acte ultime de la production : la production de soi.

Ainsi, chacun, par la mise en pratique de la terminologie du savoir entreprendre et, d’une façon générale, par la maîtrise de la langue, peut devenir l’entrepreneur de lui-même, afin que personne ne reste au bord de la route francophone et de toutes les routes du monde.

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