COUPE DU FRANÇAIS DES AFFAIRES "LE MOT D’OR" 2008 : corrigé indicatif

1ère partie :

Le correcteur privilégiera les réponses qui fournissent des néologismes suggestifs et respectant les modes de formation des mots. Il se souviendra de ce qu'écrivait le grand poète Ronsard qui acceptait "les vocables nouveaux pourvu qu'ils soient moulés et façonnés sur un patron déjà reçu du peuple".

La qualité de la justification doit également être prise en compte.

2ème partie :

aboutissement favorable d’une négociation entre deux ou plusieurs parties accord
dénomination unique à caractère universel qui permet de localiser un document sur Internet et qui indique le chemin pour y accéder (exemple : http://www.culture.gouv.fr/culture/dglf/accueil.htm) adresse universelle,
ou adresse réticulaire
logiciel conçu pour détecter les virus et les vers et, le cas échéant, les éliminer ou suggérer des remèdes (logiciel) antivirus
appareil portatif de reproduction sonore et éventuellement d'enregistrement, muni d'un casque à écouteurs, que l'on peut utiliser en se déplaçant baladeur
carburant constitué de dérivés industriels tels que les gaz, alcools, éthers, huiles et esters obtenus après transformation de produits d'origine végétale ou animale biocarburant
calculatrice électronique de petite dimension calculette
carte de paiement remise par les entreprises à certains de leurs salariés pour régler leurs frais professionnels carte d'entreprise
personne responsable, dans une entreprise, de la gestion d'un produit ou d'un groupe de produits chef de produit,
manageur de produite
logiciel apparemment inoffensif, installé ou téléchargé sur un ordinateur et au sein duquel a été dissimulé un programme malveillant qui peut par exemple permettre la collecte frauduleuse, la falsification ou la destruction de données cheval de Troie
compagnie aérienne dont l'offre commerciale repose principalement sur les tarifs les plus bas possible, obtenus en réduisant les coûts d'exploitation, notamment ceux qui sont liés aux conditions d'utilisation des appareils et aux services proposés aux passagers compagnie à bas prix,
compagnie à bas coûts
ensemble d'installations hôtelières et d'équipements de loisirs aménagés en un lieu par un même promoteur complexe touristique
rapport qui rend compte à l'ensemble des acteurs concernés de l'activité d'une entreprise, considérée du point de vue des relations humaines, de la morale professionnelle et des effets sur l'environnement rapport social,
compte rendu social
vendeur qui sollicite la clientèle à son domicile démarcheur
responsable de haut niveau dans une entreprise dirigeant
acteur économique qui commercialise des produits ou des services exclusivement sur Internet distributeur en ligne
technique de fraude visant à obtenir des informations confidentielles, telles que des mots de passe ou des numéros de cartes de crédit, au moyen de messages ou de sites usurpant l'identité d'institutions financières ou d'entreprises commerciales hameçonnage,
filoutage
réunion destinée à rendre compte d'une opération pour faire le point sur sa réalisation et ses résultats, et éventuellement décider de la suite à donner réunion-bilan
travail sur l'aspect extérieur d'un produit industriel en vue d'un résultat esthétique s'accordant aux impératifs fonctionnels et commerciaux stylisme
technique de vente faisant appel à des arguments adaptés à la personne de l'acheteur vente presonnalisée
ensemble de prestations de service (transport, hébergement, restauration, visites, excursions, distractions, etc.) proposé à prix fixe par un organisateur de voyages ou de séjours voyage à forfait,
forfait

3ème partie : le correcteur se référera à la terminologie officielle, lorsqu'elle existe, sans refuser les autres équivalents possibles.

Définitions en français des termes proposés :

Directeur de la mercatique : responsable de la mercatique (ensemble des techniques et des actions grâce auxquelles une entreprise développe méthodiquement la vente de ses produits et de ses services en adaptant son offre aux besoins et au comportement du consommateur) dans une entreprise.

Salon professionnel : manifestation de promotion des ventes organisée principalement pour les professionnels.

Centre automobile : magasin qui offre à la vente tout ce qui a rapport à l'automobile.

Biogazole : composant d'origine végétale pouvant être substitué en tout ou partie au gazole.

Ethylomètre : instrument de mesure de la concentration d'alcool dans l'air expiré.

Sac gonflable : dispositif de sécurité constitué par une enveloppe souple qui, en cas de choc, se gonfle instantanément en s'interposant entre l'occupant et les parties agressives de l'habitacle.

ABS (antiblocage de sécurité) : dispositif de régulation du système de freinage qui limite le risque de blocage des roues au freinage.

Aquaplanage : perte d'adhérence des roues d'un véhicule sur une surface mouillée due à la formation d'une pellicule d'eau entre les pneus et cette surface.

Motard : motocycliste.

Patron : dirigeant d'une entreprise industrielle ou commerciale, mais aussi tout employeur par rapport à ses salariés.

Donner ses instructions : mettre au courant et donner ses consignes.

Cadre de direction : professionnel qui se voit confier la gestion et la direction d'une partie ou de toute une activité.

Agroalimentaire : ensemble des activités de transformation des produits alimentaires.

Alliance de marques : alliance entre marques commerciales.

Mélangeur : appareil ustensile ménager servant à mélanger des denrées alimentaires.

Batteur : ustensile ménager servant à battre et mélanger des denrées alimentaires.

Grille-pain : petit appareil électroménager servant à griller des tranches de pain.

Styliste : professionnel chargé du stylisme (travail sur l'aspect extérieur d'un produit industriel en vue d'un résultat esthétique s'accordant aux impératifs fonctionnels et commerciaux).

Aspect de haute technicité : apparence d’un produit techniquement très élaboré.

Haut de gamme : qualifie un produit de qualité supérieure et de prix élevé.

Privilégiés : consommateurs bénéficiant de hauts revenus.

Veille au marché : recherche, traitement et diffusion (en vue de leur exploitation) de renseignements relatifs à l'environnement commercial de l'entreprise.

À l’écoute du client : qualifie une pratique entrepreneuriale totalement liée aux attentes du marché.

Achat plaisir : achat effectué dans un climat de détente et de loisirs.

Chef de produit : personne responsable de la gestion d'un produit ou d'un groupe de produits.

En temps réel : en réagissant sans perdre de temps.

Esthétique (industrielle) : amélioration des formes tout en tenant compte des fonctions.

Créneau mercatique : petit segment de marché, ciblé en termes de clientèle ou de produit, généralement nouveau, et/ou peu exploité.

Démarchage téléphonique : technique de prospection, de vente et d'enquêtes commerciales fondée sur des appels téléphoniques en nombre et ciblés.

Porte-à-porte : vente au domicile du client.

Toile : Internet.

Aguichage : procédé publicitaire qui utilise l'aguiche (phase initiale d'une campagne publicitaire se présentant sous forme d'énigme destinée à inciter et à maintenir l'attention du public).

Bouche-à-oreille électronique : technique mercatique reposant sur la transmission, de proche en proche, par voie électronique, de messages commerciaux.

Forum : service permettant discussion et échanges sur un thème donné : chaque utilisateur peut lire à tout moment les interventions de tous les autres et apporter sa propre contribution sous forme d'articles.

Administrateur (de site) : personne chargée de la maintenance et du suivi d'un site ou d'un serveur sur la toile.

Site sur la Toile : ensemble de documents et d'applications placés sous une même autorité et accessibles par la Toile à partir d'une même adresse universelle.

Fouineur : personne passionnée d'informatique qui, par jeu, curiosité, défi personnel ou par souci de notoriété, sonde, au hasard plutôt qu'à l'aide de manuels techniques, les possibilités matérielles et logicielles des systèmes informatiques afin de pouvoir éventuellement s'y immiscer.

Bouche à oreille : technique mercatique fondée sur l'exploitation des messages circulant entre les consommateurs.

Produit vedette ou porte-drapeau : produit chargé de magnifier une marque dans le public.

Vache-à-lait : produit, activité ou entreprise dégageant des profits élevés, le plus souvent grâce à une rente de situation.

Vente agressive : technique de vente dont l'argument principal est l'importance supposée des avantages financiers consentis au client.

Avantage choc : avantage accordé lors d'une vente agressive.

Commerce en ligne : technique d'achat et de vente à distance utilisant Internet qui permet la liaison directe et instantanée entre le vendeur et le client.

Internaute : utilisateur d’Internet.

Délocalisation : transfert d’une unité de production ou d’un centre de services dans un autre pays ou une autre région.

Distributeur en ligne : acteur économique qui commercialise des produits ou des services exclusivement sur Internet.

Entreprise traditionnelle acclimatée à la Toile : distributeur qui vend ses produits à la fois dans un magasin physique et en ligne.

Maxidiscompteur : magasin caractérisé par des prix très bas et par un assortiment de produits très restreint, présenté sommairement.

Casseur de prix : magasin spécialisé dans une catégorie de produits et dont l'objectif est d'éliminer la concurrence en pratiquant des marges très faibles.

Emplacement promotionnel : espace réservé dans un magasin à la promotion d'un type de produits ou d'une marque.

Vidéo promo : vidéo promotionnelle.

Vente à perte : vente à un prix inférieur au coût de revient.

Image : réputation de l’entreprise.

Faux client : agent chargé de tester le réseau ou l'offre d'une entreprise commerciale en se faisant passer pour un client.

Assistant de clientèle : employé, souvent reconnaissable à sa tenue vestimentaire, chargé d'assister les clients d'une grande surface de vente en libre-service.

Prix en trompe-l’œil : prix de vente d'un produit fixé juste au-dessous du prix arrondi (9,99 € par exemple).

4ème partie (origines étymologiques) :

& (dit "e commercial", esperluette ou perluète) :

Réponse : et (latin).

Et (latin) est la seule réponse sûre pour expliquer l’origine du signe &. Mais chacune des trois autres a ses partisans pour expliquer la formation des mots esperluette, esperluète ou perluète.

Le signe & résulte de la ligature des lettres e et t pour abréger l’écriture du mot et. Ce symbole, dont la forme a varié au cours du temps et varie encore selon les polices de caractères utilisées était déjà utilisé à l’époque romaine. On en attribue l’invention à Tiron (Marcus Tullius Tiro), secrétaire de Cicéron et auteur d’une méthode de sténographie (les "notes tironiennes") qui a été utilisée jusqu’à la fin du 15e siècle. Mais ce sont les calligraphes du Moyen Âge qui lui ont donné une forme voisine de celle que nous connaissons.

Ce signe, très utilisé autrefois, ne l’est plus aujourd’hui en français que dans le domaine commercial, dans les raisons sociales ("Sciences & Vie", "Nature & Découvertes", "Auber & Duval"…). Son usage est un peu plus général en anglais. Cela explique son nom de "et commercial". On le retrouve d’ailleurs, sous une appellation similaire, dans la plupart des langues pour désigner la conjonction de coordination correspondant au et français : ampersand en anglais, e comercial en portugais, e commerciale en italien, en-teken en néerlandais, handlowe i en polonais, i comercial en catalan, Kaufmannsund en allemand, och-tecken en suédois, og-tegn en danois, y comercial en castillan, etc.

Son utilisation commerciale explique sa présence sur les claviers de machines à écrire dont les caractères ont été repris sur les claviers d’ordinateurs. Comme le signe @ ("à commercial"), qui figure aussi sur les claviers et qui a été choisi comme séparateur dans les adresses électroniques, le signe & est très utilisé, en informatique, dans les langages de programmation et dans le langage HTML (notamment pour l’écriture des codes des couleurs et des codes des caractères spéciaux).

L’origine des mots "esperluette" ou "esperluète"» et "perluète" fait l’objet de plusieurs hypothèses.

Certains dictionnaires les font provenir des mots latins perna (jambe, cuisse) et sphærula (petite sphère) avec une influence du mot uvula (luette). Le nom du signe proviendrait ainsi de sa forme. Cela semble peu crédible.

Une origine plus vraisemblable réside dans le fait que le signe & était présenté autrefois comme la 27ème lettre de l’alphabet et prononcé "ète". La récitation, comme une comptine chantée, de l’alphabet par les écoliers se terminait par des mots du genre : et, per lui, et (signe et qui par lui-même signifie et). Cette origine, à caractère mnémotechnique, est d’autant plus crédible qu’on en trouve une similaire pour le mot anglais correspondant ampersand (and per se and).

On peut penser aussi que les enfants s’amusaient à ajouter à leur récitation (en récréation plutôt qu’en classe) un mot fabriqué à partir d’épeler et de pirouette et aient fini, par jeu, par donner ce nom au signe &. On disait d’ailleurs parfois pirlouète ou pirlouette. Cela expliquerait que le mot ait plusieurs formes.

Marché :

Réponse : mercatus (latin)

Le mot latin mercatus (formé lui-même à partir du mot merx qui désignait la marchandise) était employé au sens de commerce, foire, marché, place de marché. Sa forme mercatum est devenue marchetum puis a évolué vers marchiet au 11ème siècle, marchet (12ème siècle) et enfin marché.

Le mot est en général resté plus proche de la forme latine dans les autres langues romanes : mercat en catalan et en occitan, mercato en italien, mercatu en corse, mercado en espagnol et en portugais.

Notons qu’en 1973 les économistes François Perroux et Jean Fourastié, membres de la première commission ministérielle de terminologie économique et financière, créée à l'initiative de Georges Pompidou et présidée par Valéry Giscard d'Estaing, ont inventé le néologisme mercatique construit à partir du mot latin mercatus.

Quant au mot francique marka (poids, monnaie), il est devenu en français marc (avec le même sens), mot qu’on utilise encore dans l’expression "au marc le franc". En allemand, il est devenu mark (l'ancienne monnaie allemande).

Le mot francique markôn (marcher, piétiner) est devenu en français marcher.

Le dieu Mercure s’est contenté de donner en français son nom aux mercuriales (listes des prix des denrées sur un marché public) et à un jour de la semaine (mercredi, jour de Mercure). Le métal du même nom doit son appellation à la planète Mercure (dont le nom provient, il est vrai, de celui du dieu).

5ème partie (présentation du projet) :

Le correcteur doit tenir compte à la fois de l'originalité et du réalisme du projet et de la qualité de l'exposé, notamment dans l'utilisation de la langue française.

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