Actes et lauréats des 2ème et 3ème années (1989-1990)

EUROMERCATIQUE ET FRANCOPHONIE

INTRODUCTION :

Avant-propos par Jean-Marcel LAUGINIE, Président de association « Actions pour promouvoir le français des affaires » (APFA) et organisateur des « Journées du français des affaires » et des cérémonies du Mot d’Or

Ces actes regroupent les deux Journées du français des affaires des années 1989 et 1990 qui donnèrent lieu chacune à la remise de la Coupe francophone du français des affaires. Elles étaient articulées autour du thème de l’euromercatique (1989) et de celui de la langue des contrats (1990). De riches exposés ont marqué ces journées, qui constituent aujourd’hui des références en ces domaines. Les personnalités qui ont assisté à ces journées et l’enthousiasme des lauréats à la remise des prix de la Coupe francophone du français des affaires montrent que cette manifestation, d’ampleur modeste mais de visée large, prend place désormais dans la vie de la politique des langues. L’actualité que ces questions prennent dans la construction de l’Europe n’en rend que plus importante la diffusion au public du compte rendu de ces journées, diffusion rendue possible grâce à l’aide de la Délégation générale à la langue française.

Allocution d’ouverture présentée par Bernard CERQUIGLINI, Délégué général à la langue française

Hier après-midi, le Premier ministre, Michel ROCARD, devant le Conseil supérieur de la langue française, qu’il installait, disait son inquiétude de voir, selon une métaphore économique qu’il filait à l’occasion, « la balance des échanges linguistiques déficitaire au profit de l’anglais dans certains secteurs ». Et le Premier ministre parlait en effet d’un marché des échanges linguistiques, ce marché faisant une balance déficitaire pour le français en faveur de l’anglais dans divers domaines dont la langue scientifique et technique, l’audiovisuel, et, insistait-il, l’économie. Mais ayant fait part de cette inquiétude fondée, bien sûr, il disait aussitôt sa conviction qu’une politique linguistique et qu’il disait hier, informée, volontaire et explicite, pouvait renverser cette tendance négative, des échanges linguistiques.

Pour cela, il convient, nous en sommes persuadés, de mettre en place cette politique volontaire, informée et explicite : il faut d’une part donner un outil linguistique, un « français pour notre temps » comme disait hier le Premier ministre, un français pour notre temps et donc un outil moderne, efficace, utile, commode, et à cet égard la recréation en 1985, au sein du ministère des finances d’une très importante commission ministérielle de terminologie me paraît un acte d’une très grande importance comme symbole et, comme activité ; c’est un acte significatif, prometteur et fécond on a là une contribution essentielle à ce « français pour notre temps » dont nous avons besoin pour affronter les problèmes d’échanges linguistiques internationaux. Mais il faut aussi accroître la demande (si l’on veut reprendre cette métaphore économique) de langue française pour que nous puissions faire face aux échanges.

Et pour accroître cette demande, je dirai que la création, cette fois-ci en 1984, de l’Association pour promouvoir le français des affaires, l’APFA, sous l’égide à l’époque du Haut comité de la langue française, puis du Commissariat général et de la Délégation générale que j’ai l’honneur de conduire est un acte significatif. Je continuerai naturellement à aider l’APFA dont la création, en relation avec la Chambre de commerce et d’industrie de Paris, est également un acte très significatif, prometteur et fécond dans ce domaine de l’accroissement de la demande de langue française dans les échanges. Tout comme est important le dynamisme compétent et souriant du Président Lauginie. Comme est de bon augure, enfin, cette Journée que j’ai le plus grand plaisir d’ouvrir aujourd’hui, cette journée importante. Pour conclure, je dirai que les contributions de cette action, de cette réflexion sont si importantes d’une part à la constitution d’un outil moderne, le français pour notre temps, et d’autre part à cette demande dans le cadre d’un marché linguistique, que je conclurai en formant un seul souhait, c’est que, puisque nous sommes aujourd’hui la Deuxième Journée eh bien que la troisième Journée l’an prochain ait encore plus de rayonnement et d’ampleur, car la contribution de cette Journée est décisive au combat économique que nous sommes en train de mener et, croyez-moi, nous nous donnerons de bons outils pour bien avancer et remporter des positions et des marchés.

Allocution d’accueil présentée par Joël LÉAUTÉ, Secrétaire général de la Commission ministérielle de terminologie économique et financière

Le ministère de l’Économie, des Finances et du Budget est heureux d’accueillir l’APFA et les personnalités du monde des affaires, de la francophonie, de l’association internationale des juristes de langue française, ainsi que les experts des contrats des ministères français et du Barreau de Paris.

Votre présence ici démontre le vif intérêt que vous accordez à la terminologie et le débat que vous allez entreprendre cet après-midi enrichira certainement, je l’espère, les travaux de la Commission de terminologie de notre ministère que je viens moi-même de rejoindre tout récemment.

En effet, notre tâche commune est d’infléchir les habitudes des usagers de la langue française vers une utilisation adéquate d’un français simple, clair et précis, exempt d’incertitudes, surtout dans le domaine des contrats, où notre pays a une réputation à défendre.

Pour gagner, il faut faire vite; il ne faut pas laisser les mauvaises habitudes se créer ; il faut stigmatiser celles qui existent. La défense de la pureté de la langue française devant l’envahissement des termes anglo-saxons dans des domaines spécialisés tels l’économie, les finances, le commerce international, est l’affaire de tous, je n’en doute pas. Mais elle resterait à l’état de vœu pieu si des initiatives comme la vôtre ou celles de notre Commission de terminologie n’existaient pas.

Dans cette tâche de clarification de la langue, vous apportez ainsi, j’en suis convaincu, votre concours à la simplification des procédures et des échanges, et donc à une meilleure compréhension entre les différents partenaires économiques. Par votre action, vous contribuez aussi à renforcer la position de notre pays dans le concert européen.

Il ne me semble pas utile d’épiloguer pour comprendre à quel point sont convergentes les vues de l’association qui nous réunit aujourd’hui et celles du ministère de l’Économie et des Finances qui a le plaisir de vous accueillir.

En conséquence, je passe rapidement la parole au Président M. LAUGINIE afin qu’il puisse introduire la journée de travail qui nous attend.

Présentation de l’APFA par Jean Marcel LAUGINIE, Président de l’Association et organisateur des Journées du français des affaires

L’APFA commence à être bien connue de vous tous. Grâce au patronage et à l’aide de la Délégation générale à la langue française, l’APFA a pu développer sa vocation faire connaître, faire apprécier les mots nouveaux nécessaires pour mieux communiquer dans le monde des affaires et donc agir plus efficacement.

Les « 700 mots d’aujourd’hui pour les affaires » en sont déjà à leur 3ème édition avec une mise à jour portant sur plus de 60 termes chaque année.

La série des « Grands millésimes du vocabulaire des affaires » est lancée ce jour même avec les 2 premiers crus, le CRU 87 et le CRU 89. Premiers outils au service d’une pédagogie des mots nouveaux, ils veulent rendre plus accessibles aux jeunes et au grand public la terminologie des affaires.

L’APFA remercie le Ministre de l’Économie, des Finances et du Budget, d’accueillir à nouveau dans son Centre de Conférences la Journée du Français des Affaires. Elle le remercie également de lui avoir permis la tenue du groupe de travail sur « la langue des contrats en Europe ».

LA MERCATIQUE DE LA LANGUE JURIDIQUE :

Exposé de Maître Philippe GINESTIÉ, Avocat à la Cour

LA MERCATIQUE TERMINOLOGIQUE :

Exposé d’Émile THOMAS, Président de la Commission de terminologie de l’Institut belge de normalisation

M. Lauginie m’a fait l’honneur de me demander un exposé sur une norme belge qui vient d’être publiée et qui vous a été remise 

L’IBN, c’est l’équivalent belge de l’AFNOR. Ces deux organismes de normalisation sont des membres de l’ISO, l’Organisation internationale de normalisation qui est le plus grand organisme international s’occupant de techniques, de sciences et d’échanges commerciaux, on ne le sait pas assez peut-être ; et les trois langues officielles sont le français, l’anglais et le russe.

En ce qui concerne la Belgique, qui a trois langues officielles, à savoir le français, le néerlandais et l’allemand, cet Institut publie des normes en français et en néerlandais. Il en a publié, je crois, plus de 2 000 grâce à l’activité de commissions et de groupes de travail. Ces normes ont donc toujours été, jusqu’à présent, publiées simultanément en français et en néerlandais. Or, il se fait qu’il y a quelques années l’Institut a estimé qu’il serait bon de publier une norme générale sur la terminologie, sur la langue, sur des remarques syntaxiques et grammaticales en ce qui concerne le commerce et l’industrie. Et il se fait que la version néerlandaise a été établie la première et a donc été publiée avant. C’est la première fois dans l’histoire de l’IBN qu’une norme française est publiée après une norme néerlandaise, mais c’est très bien ainsi parce que nous nous en sommes un peu inspirés. Mais nous ne nous sommes pas alignés sur la norme néerlandaise, ce qui n’était pas possible d’ailleurs, une langue étant germanique et l’autre latine, de sorte qu’il y a une interaction entre les deux. Et il en est résulté une norme qui comprend plus de 1 200 termes, avec une section relative à la gestion qui a plus d’une soixantaine de termes et, lors de la 2ème édition, je pense que cette section sera beaucoup plus riche grâce aux remarques que vous nous ferez.

Voilà tout ce que je voulais vous dire, je voulais ajouter qu’en Belgique il y a beaucoup d’organismes qui s’occupent de terminologie : l’IBN, le Centre de terminologie de Bruxelles, l’Atelier de vocabulaire de Bruxelles et enfin un organisme tout à fait officiel, le Conseil et Service de la langue française, qui est un membre du RINT, c’est-à-dire le Réseau International de Néologie et de Terminologie. Voilà ce que j’avais à vous dire pour l’essentiel et si vous avez des questions à poser, j’y répondrai bien volontiers.

Exposé de Jacques BODIN, Ingénieur, Membre du Comité électrotechnique français

Exposé de Brigitte MEUNIER, Chargée d’études au service « Efficacité des entreprises » de l’AFNOR

LES QUESTIONS DE TERMINOLOGIE CONTRACTUELLE :

Exposé de Jacques CAMPET, Président de la Commission ministérielle de terminologie économique et financière

Exposé d’André-Georges FERRÉ, Président de la Commission ministérielle de terminologie de I’informatique

Je voudrais dire que l’informatique a suivi une démarche qui s’inscrit dans la vieille tradition scientifique et culturelle du développement des sciences nouvelles. Celle-ci date de fort longtemps, de Descartes, de l’Encyclopédie, et je dois dire que les développements techniques les plus importants de ces dernières années, qui ont été l’aéronautique, les communications, le traitement de l’information, ont eu lieu dans un cadre intellectuel tel que rien de ce qui se faisait ne nous était étranger, et que cette préoccupation-là s’est étendue tout de suite par le fait que les applications nouvelles ont suivi dans des délais extrêmement réduits l’apparition de réalités nouvelles.

Sur ce que l’on a appelé l’informatique, qui est le traitement électronique de l’information, il a fallu une démarche qui assure la concordance entre les développements scientifiques, les développements techniques, le marché et, surtout, élément tout à fait nouveau, le phénomène socio-économique qu’était la pénétration des applications de l’informatique dans la totalité ou la quasi-totalité des activités humaines.

Réaliser en quelques années la concordance de la conception, de la production et de la mise en œuvre est un problème, qui est, je crois, un des problèmes fondamentaux du siècle prochain. Ce qui explique qu’en ce qui concerne l’informatique, nous avons dû nous attacher tout d’abord aux notions fondamentales, aux racines étymologiques, aux racines évocatrices de telle manière que les phénomènes puissent être compris, puissent être assimilés et puissent surtout être enseignés, car la volonté principale a été la fourniture aux enseignants des références qui devaient permettre de préparer la société à l’évolution continue de ces phénomènes.

Ceci peut vous paraître un peu philosophique, mais ça se passe d’une manière extrêmement simple dans un ensemble qui comporte une dizaine ou une quinzaine de volets, ensemble qui a pour charge d’établir un consensus sur des termes qui puissent être certains, qui puissent être évocateurs, et surtout qui puissent être des racines pour donner lieu à des développements nouveaux.

Plus récemment, nous avons été saisis de demandes de références, car les concepts sont efficacement des bases de références, mais des références à caractère commercial et là nous sommes gênés car la terminologie ne consiste pas uniquement à définir un concept, elle s’insère dans un langage et dans une action, dans un langage qui est celui de la vie courante sur lequel nous n’avons nous-mêmes aucun contrôle et aucun pouvoir de certitude. Quand on nous a demandé et quand on nous demande de donner pour l’informatique une expression française équivalente au terme « freeware », nous ne pouvons pas le faire et nous disons pourquoi nous ne pouvons pas le faire. Nous pouvons le faire dans une matière non commerciale; mais dans la matière commerciale, quand nous nous sommes aperçus que la gratuité désignée par ce terme relevait de gratuités directes, conditionnelles, ça n’est pas notre rôle et ça n’est pas le rôle de la terminologie de fixer ces actions qui sont la vie même du langage. Par contre, si nous définissons ce qu’est un tableur, ce qui sert à faire des tableaux numériques, un grapheur, à la place des termes américains qui sont très difficiles, et maintenant, comme on vient de nous le proposer, un testeur, quand à partir du terme logiciel, on fait toutes les arborescences qui sont celles de ludiciel, de didacticiel, progiciel, je crois que le rôle de la terminologie de l’informatique est bien celui là, et c’est du moins ce qui a, je crois, conduit au succès des quelque 150 termes qui depuis quelques années ont été produits et qui ont la particularité d’être, tous ou pratiquement tous à 90 %, entrés dans le domaine public. Je crois donc qu’il faut faire très attention à distinguer entre ce qui est la référence pour les juristes, les concepts qui sont à la base des négociations, et le langage courant, la pratique de la langue française.

Exposé de Max FORTIN, Président de la Commission ministérielle de terminologie de l’Équipement et du Logement

Il y a une certaine spécificité du domaine de l’équipement, qui est un domaine à géométrie variable. C’est pour ça que nous avons plusieurs commissions de terminologie. Il en existe une pour les transports (puisque les deux ministères sont parfois rejoints, parfois séparés) qui vient de sortir un arrêté au mois d’août, et nous venons de reconstituer celle de l’urbanisme et du logement qui recouvre ainsi tous les termes du génie civil, de la construction de routes… La première série d’arrêtés était due à l’aspect peut-être de ligne Maginot, comme disait le Premier ministre, de l’invasion de mots dans les techniques de pointe utilisées par le ministère, en particulier en matière de transports internationaux, les mots de l’aéronautique civile, de transport en général et cela a parfois bien réussi : « shuttle » n’a jamais réussi à s’introduire, nous parlons de navette ; en matière d’engins de travaux publics, si le « ditcher » a disparu au profit de la trancheuse, malheureusement le bouteur n’a jamais réussi à remplacer le « bulldozer ». Mais cette partie là que nous poursuivons et qui continue, pour mes collègues surtout de la commission des transports, à être très importante à cause justement des modifications permanentes dans l’aéronautique civile et dans les modes de transports, avec l’arrivée de nouveaux mots anglo-saxons, notre problème aujourd’hui est différent en matière d’architecture, d’urbanisme et de génie civil : il est dû en gros à l’ouverture des marchés publics à l’Europe, avec un abaissement progressif des seuils, en n’oubliant pas que nous avons 36 000 maîtres d’ouvrages officiels en France pour passer ces marchés et que, autant dans la profession du bâtiment, les maîtres d’ouvrages privés sont majoritaires, autant dans les travaux publics l’État et les collectivités locales sont majoritaires à 90 % ; seules quelques grandes entreprises sidérurgiques ou autres utilisent ce genre de marché et ce genre de méthode.

Jusqu’à présent, effectivement, comme c’était un monde à part, un monde vieux, ancien, avec des techniques qui devenaient très élaborées mais toujours avec les mêmes professions, les mêmes entreprises, on n’a pas ressenti tellement un besoin de précision dans la terminologie. C’est même un monde qui est resté à côté de l’AFNOR et à côté de la politique de normalisation. Et seules les directives européennes, du style de la directive « Produits » qui vient de sortir ou de la directive « Procédés » qui va bientôt sortir, et le problème dit de la nouvelle approche pour l’équivalence des normes, obligent ce monde à part à entrer dans celui de la normalisation traditionnelle de l’AFNOR et d’ailleurs. Et ceci pose aussi des problèmes, dans tout. Et là, je vais être un peu provocateur, car nous avons beaucoup entendu parler jusqu’à présent de « high tech », mais nous sommes, nous, beaucoup, en termes de chiffres d’affaires, dans le « low tech » et donc dans des entreprises qui ont des traditions locales et même dans les marchés de travaux publics passés par les communes ou par l’État, on trouve des termes différents d’une région à une autre. Nous avons donc maintenant un second stade à passer qui est celui de régler un contentieux franco-français pour arriver à dire de façon claire et uniforme ce que nous disions mal dans la mesure où jusqu’à présent les entreprises avec lesquelles l’État ou les services de l’État, agissant pour le compte de ces 36 000 maîtres d’ouvrages publics, avaient en face d’eux des entreprises, souvent locales, qui avaient une certaine crainte révérencielle, qui pensaient qu’ils n’attaquaient pas toujours les marchés lorsqu’ils auraient pu le faire parce qu’ils pensaient peut-être aux marchés suivants. Nous voyons apparaître maintenant beaucoup d’entreprises qui n’ont pas du tout ces mœurs là et qui n’hésitent pas une seconde quand un mot est ambigu dans un marché, à appeler leur « lawyer » britannique ou leur conseil intégré pour attaquer ce mot. Alors, évidemment, ça ne peut pas être le rôle des seules commissions de terminologie, avec leur légèreté, qui à mon avis doivent continuer leur travail traditionnel, comme celui qui a été indiqué dans d’autres ministères, surtout pour les mots nouveaux et les mots qui apparaissent. Il n’est pas du tout impossible que dans d’autres domaines ce soit utile d’avoir un rôle de centralisation. Je vois qu’en matière de bâtiment, le SCTB a une commission qui travaille très fermement là-dessus, un groupe de travail sur les chaussées et terrassements qui comprend à la fois l’État et les entrepreneurs et qui y travaille aussi. Il y a tout un effeuillage à faire sur les synonymes, les ambiguïtés. Cela évitera de faire appel à des mots étrangers qui ne sauraient apparaître plus clairs. Évidemment, tout ceci est un peu différent à cause de la multiplicité des maître d’ouvrages et de la multiplicité des parties prenantes, mais, je dirai que c’est un second volet de l’action pour un français meilleur et plus précis et j’ai plutôt axé mon intervention dans ce sens là, dans la mesure où nous parlons surtout en termes de terminologie contractuelle.

Exposé de Loïc DEPECKER, Chargé de mission à la Délégation générale à la langue française

Je vais essayer de conclure brièvement ce début d’après-midi en disant que dans la première partie, nous avons eu trois organismes exemplaires : l’Union technique de l’électricité, l’AFNOR et l’IBN (Institut belge de normalisation), qui sont chargés de la normalisation des procédés, des matériels au niveau des applications. Ces organismes nous ont démontré, notamment par l’intermédiaire de M. Bodin, combien la contiguïté des langues est indispensable dans la normalisation, ce qui rejoindrait assez sensiblement le point de vue élaboré tout à l’heure par Maître Ginestié.

Pour ce qui est de l’IBN, j’ai oublié de dire, mais le temps de l’après-midi était un peu serré, que l’lBN, en établissant une norme de terminologie française, s’est beaucoup penché sur la normalisation qui avait eu lieu en France précédemment pour sortir une norme, et là il y a un problème que l’on voit immédiatement, c’est-à-dire celui de la cohérence des terminologies française et francophone. Il y a eu de la part de l’IBN une très grande précision, une très grande rigueur du point de vue de ce qui existait déjà en France. Par ailleurs, je voulais dire que cette deuxième partie de l’après-midi porte plutôt sur la terminologie contractuelle parce qu’au sein des commissions ministérielles de terminologie, le mandat n’est pas forcément comme celui de l’UTE ou de l’AFNOR, d’intervenir sur des terminologies, sur des procédés de qualité, des procédés de sécurité, mais les commissions de terminologie ont à faire une normalisation qui embrasse parfois un point de vue beaucoup plus large, c’est-à-dire que l’on ne normalise pas forcément des matériels mais on normalise par rapport à l’idée que l’on se fait du concept à l’intérieur de la société française et là, les terminologies comme la terminologie des sports, la terminologie même de l’informatique puisque l’informatique est partout aujourd’hui, nous montrent que les commissions ministérielles de terminologie normalisent selon un point de vue qui embrasse la société toute entière.

Je voulais dire aussi que pour les commissions ministérielles de terminologie, on a eu l’impression au départ, lorsque l’idée est partie du Haut comité de la langue française, dans les années 70, que c’était une course contre la montre et que c’était une course contre l’anglais. En fait, on s’est aperçu très rapidement qu’il y avait non seulement l’anglais évidemment, mais qu’il y avait aussi la nécessité, et c’est le but de la première partie de l’après-midi, qu’il y avait la nécessité de définir des concepts techniques et, a fortiori, la nécessité de définir des concepts scientifiques. Et les commissions de terminologie au tout début, et là, il y a parmi vous des pionniers, comme le Général Ferré, qui a été nommé le premier président de la commission de terminologie de l’informatique en 1970, au tout début, les commissions de terminologie ont ouvert la marche, elles ont découvert un monde nouveau et elles ont démontré le mouvement en marchant : d’une part la nécessité de définir du point de vue de la normalisation, la nécessité d’autre part de se heurter à une difficulté fondamentale qui est de définir de manière très stricte un concept technique et, a fortiori, un concept scientifique, et cela (double difficulté) par dessus le marché, dans un cadre juridique très contraignant dans la mesure où les terminologies, étant donné qu’elles sont normalisées au Journal officiel, ne doivent ni tromper, ni se tromper et ne doivent pas être en contradiction avec les normalisations techniques nationales. Il y a eu tout un travail, ces dernières années, de rapprochement entre des organismes comme l’Union technique de l’électricité, l’AFNOR et les commissions ministérielles de terminologie et je dois dire qu’on a découvert dans ce cadre-là la nécessité d’intervenir sur des terminologies de type contractuel. M. Fortin n’a pas parlé tout à l’heure de la difficulté, et c’est à son honneur, de son ministère d’avoir à définir par exemple ce qu’est aujourd’hui une route départementale et c’est vrai qu’il y a un certain nombre de critères qui sont un petit peu brouillés du fait que maintenant, l’État et les régions peuvent intervenir pour construire des routes départementales ; et donc c’est ce concept nouveau, enfin celui qu’on a abordé un peu malgré nous dans le cadre de ces commissions, ce concept de terminologie contractuelle. La question que je voulais poser en ultime fin de mon intervention, c’était de savoir quel sera le sort de cette terminologie contractuelle vis à vis des normalisations qui se préparent actuellement en Europe, notamment au sein du Centre européen de normalisation, le CEN à Bruxelles qui a valeur pour normaliser pour les pays nationaux dans l’Europe entière ; c’est-à-dire qu’une norme du CEN à Bruxelles, donc une norme européenne, peut prévaloir sur une norme nationale et là je pense qu’on s’achemine vers des difficultés énormes dans les années 93-94, lorsqu’il s’agira de lancer des appels d’offres, de conclure des marchés et de signer des contrats: c’est un petit peu le sens, le filigrane qui traversait les interventions que vous avez eu l’occasion d’entendre cet après-midi.

UN NOUVEAU CONCEPT : LA MÉGAMERCATIQUE :

Travaux de Philippe BAUX, Professeur à l’Université des Sciences Sociales de Toulouse

Exposé de Claude CHOLLET, Directeur international des Laboratoires Beaufour-IPSEN International

CONCLUSION :

Discours de clôture de Bernard CANDIARD, Directeur du Commerce intérieur

LAURÉATS DE 1989 ET 1990 DE LA COUPE FRANCOPHONE DU FRANCAIS DES AFFAIRES

POUR LA CATÉGORIE « ÉLÈVES ET ÉTUDIANTS »

Parmi les 1 345 lauréats de 1989 et les 3 567 de 1990, les 5 meilleurs lauréats non métropolitains ont pu participer à la Journée du français des affaires grâce aux billets d’avion offerts par Air-France et par la Délégation générale à la langue française et à la prise en charge par l’Agence de Coopération Culturelle et Technique, de leur séjour de 8 jours à Paris :

– Marie-Thérèse BAMPASSY de Dakar, étudiante en section de technicien supérieur « bureautique et secrétariat »,

– Anicet COULIBALY d’Abidjan, élève en classe de terminale G2 (techniques quantitatives de gestion) du baccalauréat de gestion G,

– Nicolas de l’ESTRAC de l’Île Maurice, élève en division de 1ère G du baccalauréat de gestion G,

– Guylaine NELSON de Cayenne, étudiante en section de technicien supérieur « bureautique et secrétariat »,

– Jocelyne KROMOPAWIRO de Nouméa, élève en division de 1ère G du baccalauréat de gestion G.

Pour les quatre catégories suivantes, les adhérents de l’APFA ont fait œuvre de pionniers en proposant à son Bureau les premiers lauréats. Leurs noms figurent dans les différents numéros de la « LETTRE DU FRANCAIS DES AFFAIRES » à la rubrique : « L’EXCELLENCE DANS LA PRATIQUE DE LA TERMINOLOGIE DES AFFAIRES ».

POUR LA CATÉGORIE « ENTREPRISES »

Le Crédit Lyonnais pour parrainagelibre service bancaire et ordinateur individuel,

– La Compagnie IBM France pour l’adoption en 1955 du néologisme ordinateur proposé par le Professeur Jacques PERRET de la Sorbonne et pour l’activité de son comité du vocabulaire,

– Le Groupe ELF Aquitaine pour la création du néologisme station-magasin,

– La Société des Laboratoires Beaufour-IPSEN International pour ses réunions de mercatique depuis 4 ans,

– La CAMIF pour l’emploi dans ses publications de mercatiquemarchandisagepublipostage,

– La BNP de Nouméa pour les actions de Daniel MIROUX,

– la Société Migros-Vaud de Lausanne pour l’attention d’André DEPEURSINGE à la langue française des affaires,

– L’Institut Claude MARSAN pour l’invention du clavier francophone ergonomique et rationnel,

– La Société MALLET BENOIST ART TOTAL pour l’emploi de mercatique et de parrainage,

– Willy CLIJSTERS pour la création du concours LA TOUR EIFFEL,

– Les établissements Bernard DUFAU de PEYREHORADE pour l’emploi de MAV (mercatique après-vente),

– Régis RAVAT pour son action terminologique auprès des entreprises,

– La SOCIÉTÉ de BANQUE SUISSE pour la qualité de l’édition française de son rapport annuel.

POUR LA CATÉGORIE « JOURNALISTES »

– Gérard MOATTI, Rédacteur en chef de l’Expansion, pour le titre de couverture « À quoi rêvent les futurs manageurs ? » du numéro du 4 juillet 1985, et pour l’ouverture de la rubrique mercatique pour la sélection des livres de gestion avec l’emploi de mercaticiens dans les analyses d’Yves CHIROUZE,

– Hélène CONSTANTY, pour son article de prospective : « Comment ils préparent l’avenir : Remue-méninges dans les entreprises » dans le numéro 26 de juillet 1987 de TERTIEL,

– Jean-Pierre GUERIN, des Cahiers de l’Éducation nationale, pour l’article intitulé « Du marketing à la mercatique« ,

– Raoul EBER, de la République du Centre, pour son article plein d’humour du 7 octobre 1988,

– Alfred SAUVY, pour l’utilisation de mercatique dans ses notes de lecture du Monde,

– Jean-Paul COUDERC, des Cahiers d’économie et gestion, pour son article: « Faut-il parler français ? », ainsi que pour la publication des arrêtés de terminologie et pour l’intitulé « BTS primeurs » (numéros 16,17 et 20),

– Bertrand CALMY, pour son article : « Français des affaires » dans le n° 214 de la revue LE FRANÇAIS DANS LE MONDE,

– Jean CEVENNES, pour avoir décidé de traduire sourcing expert par sourceur dans le n° 43 de SCIENCES ET VIE ÉCONOMIQUE,

– Ravmond MAUDET, du COURRIER DE L’OUEST, pour ses articles sur la terminologie qui font aimer notre langue,

– Jean-Marie VODOZ, Rédacteur en chef des 24 HEURES DE LAUSANNE, pour sa préface de l’ouvrage « La langue des Romands »,

– Gérard BRUGEILLES, de LA DÉPÊCHE DU MIDI, pour son attachement à la terminologie française et aussi pour son originale carte de vœu francophone,

– Serge BELLU, pour son article « Reconversions réussies » (L’AUTOMOBILE MAGAZINE n°6 spécial) dans lequel mercatique est préféré à « marketing »,

– Jeanne VILLENEUVE, de l’ÉVÉNEMENT DU JEUDI, pour l’emploi de voyagiste dans son article du 8 mars 1989,

– Joseph PALETOU, de FRANCE INTER, pour ses émissions MÉDIAS : celle du 1er février 1988, au cours de laquelle il a rappelé à son interlocuteur que le « sponsoring », c’est le parrainageen bon français, et celle du 12 décembre 1988 avec cette conclusion : « Place au marketing ou plutôt à la mercatique« , ainsi que pour la production de MICRO 4,

– S. ANY GBAYERE, pour son article dans le numéro 4 d’ACTUALITÉ TERTIAIRE, dans lequel mercatique et mercaticien sont employés,

– D. HERAULT, pour son article dans LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE du 4 mars 1990, intitulé « Le français, quelle affaire ! »,

– José ARTUR, de FRANCE INTER, pour sa très grande attention à la langue et à l’évolution des mots,

– LA RÉPUBLIQUE DU CENTRE, pour l’article de Thierry GUÉRIN des 2 et 3 décembre 1989, « Du marketing à la mercatique, des affaires en bon français » ; pour le billet de Roland SPENLE, du 28 février 1990, pour l’action francophone et les articles de Serge VANIER,

– RADIO FRANCE INTERNATIONALE, pour les reportages de Chantal de GRANDPRÉ,

– Alain LUCAS, Rédacteur en chef de FR3 Centre, pour la relation de la Coupe du français des affaires dès sa création en 1989,

– CORRÉLATIONS-CENTRE, pour son intérêt pour la terminologie des affaires.

POUR LA CATÉGORIE « AUTEURS ET ÉDITEURS »

– Léo PIETERS, pour son ouvrage « TERMINOLOGIE DE L’ÉCONOMIE » (Éditions DE BOECK),

– Jean-Marie ALBERTINI et Ahmed SILEM, pour leur « LEXIQUE D’ÉCONOMIE » (Éditions DALLOZ),

– Yves BERNARD et Jean-Claude COLLI, pour leur « DICTIONNAIRE ÉCONOMIQUE ET FINANCIER » (Éditions DU SEUIL),

– Hubert BONIN, auteur de l’ouvrage « LA CFAO (Compagnie française de l’Afrique occidentale) » (Editions Economica), qui traite dans un français économique rigoureux de la culture d’une entreprise,

– Alain DUCHÊNE et Thierry LEGUAY, pour leur « DICTIONNAIRE DES MOTS PERDUS » (Éditions LAROUSSE),

– Jean FAVIER, pour son ouvrage « DE L’OR ET DES ÉPICES » (Éditions FAYARD),

– Ruth LOTMARKER, pour son « DICTIONNAIRE ÉCONOMIQUE ET JURIDIQUE FRANCO-SUÉDOIS » (Éditions NATUR OCH KULTUR – Stockholm),

– Bernard CAZES, pour son ouvrage « HISTOIRE DES FUTURS » (Éditions ROBERT LAFFONT-SEGHERS),

– Nicole MAROGER, pour son initiative « LES MOTS DES AFFAIRES EN ITALIEN ».

POUR LA CATÉGORIE « ADMINISTRATIONS ET INSTITUTIONS »

– L’Atelier de vocabulaire de la Maison de la Francité à Bruxelles (André PATRIS),

– L’Institut belge de normalisation (IBN) (Émile THOMAS),

 

– La Chambre de Commerce et d’industrie interdépartementale Val d’Oise/Yvelines (J. DETOURNAY),

– La Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris (Laurence BONNET, Annick MICHEL et Michel DROUÈRE),

– La Direction des Journaux officiels : création du premier dictionnaire télématique des néologismes officiels accessible par le 36-16 code JOEL (choix *NEO),

– L’Institut géographique national (IGN) (Michel OSCHE),

 

– L’Association TRIADE (Gérard FOURESTIER),

– L’Association ITSEC pour ses enquêtes terminologiques,

 

– Les Centres d’information des relais d’opinion et de la presse (CIRP), du Ministère de l’Économie, des Finances et du Budget (Gilbert MOREUX).

LES ALLOCUTIONS DE REMISE DES PRIX

Allocution de Tony DREYFUS, Secrétaire d’État

Allocution de Stélio FARANDJIS, Secrétaire général du Haut Conseil de la Francophonie

Allocution du Professeur Alassane SALIF N’DIAYE, Ministre de la recherche scientifique (Côte d’Ivoire), Membre du Haut Conseil de la Francophonie

Allocution d’Édouard J. MAUNICK, Poète, Membre du Haut Conseil de la Francophonie

Allocution d’Alain ROSSIGNOL, Inspecteur pédagogique régional d’économie et gestion – Abidjan (Côte d’Ivoire)

Allocution de Gilbert MOREUX, Chef du Centre d’information des relais d’opinion et de la presse du ministère de l’Économie, des Finances et du Budget (Orléans)

ALLOCUTIONS DE REMISE DES PRIX DE LA PREMIÈRE COUPE DU FRANÇAIS DES AFFAIRES, DE LA TERMINOLOGIE ET DE L’ORTHOGRAPHE (1988)

Allocution de Denise FLOUZAT, Recteur de l’Académie d’Orléans-Tours (Orléans – 6 mai 1988)

Allocution de Gilbert MOREUX, Chef du Centre d’information des relais d’opinion et de la presse du ministère de l’Économie, des Finances et du Budget (Orléans – 6 mai 1988)