La dictée du Mot d’or

Ces dictées sont extraites de la coupe francophone du vocabulaire des affaires proposée chaque année au grand public depuis 2005 sous le titre « la Dictée du Mot d’Or ».

Vous pouvez lire ces textes pour vérifier votre maîtrise de l’orthographe.

Dictée de 2019

Le soir, Stéphanie, qui avait quasiment jeûné à midi, décida de s’offrir un repas-détente et de faire bonne chère. Elle invita une amie dans un restaurant réputé, qui datait de l’an mille neuf cent et qui n’était qu’à quelque deux cents mètres de son appartement, au numéro deux cent de la rue. En l’attendant, elle consulta le menu. Une accorte sommelière lui fit remarquer que le café était inclus dans le prix mais que le vin était exclu. La salle était décorée par les trophées dorés d’un club de golf, dont l’arrangement asymétrique n’eut pas l’heur de lui plaire. Deux dames très chics, en robe de lamé, passèrent près d’elle et la saluèrent. C’étaient des amies de jeunesse et Stéphanie se souvint avec nostalgie des cinq années qu’elle avait vécu en leur compagnie.

Sur ces entrefaites, son amie arriva enfin, tout enchifrenée et ayant l’air contrariée par son retard. « Bien que j’aie une voiture, expliqua-t-elle, j’ai pris un taxi car je n’aime pas conduire en ville. Je ne regrette pas les soixante euros qu’il m’a coûté. »

Elles commandèrent un carpaccio de Saint-Jacques crues aux truffes, un ris de veau meunière au riesling, des fraises au sabayon de champagne et une bouteille de cabernet d’Anjou.

N.B. :
1) vingt et cent employés pour vingtième et centième sont considérés comme invariables : « l’année mille neuf cent », « le numéro deux cent » (nombres cardinaux employés comme adjectifs ordinaux).
2) « mille neuf cent, deux cents et, deux cent » peuvent s’écrire aussi « mille-neuf-cent, deux-cents et deux-cent » (le rapport du Conseil supérieur de la langue française publié le 6 décembre 1990 au J.O. préconise l’usage du trait d’union pour tous les numéraux composés).
3) « quelque deux cents mètres » : quelque est un adverbe invariable signifiant « environ »
4) heur = bonheur.
5) « des dames très chics » : l’adjectif chic s’accorde en nombre mais est invariable en genre.
6) « les cinq années qu’elle avait vécu en leur compagnie » : dans son sens originel (être en vie, exister), vivre est un verbe intransitif (il n’est transitif qu’aux sens de mener, éprouver, supporter : vivre sa vie, vivre un calvaire par exemple). « Les années » n’est pas un complément d’objet mais un complément circonstanciel de temps. On écrirait en revanche : « Les cinq années infernales que j’ai vécues » (c’est-à-dire supportées).
7) « tout enchifrenée » : l’adverbe « tout » est invariable sauf devant un mot féminin commençant par une consonne ou un h aspiré.
8) « ayant l’air contrariée » : lorsque « avoir l’air » signifie « paraître », l’adjectif ou le participe est considéré comme un attribut et s’accorde avec le sujet. Lorsque « avoir l’air » signifie « a l’apparence de », il équivaut à « avoir un air » et l’adjectif ou le participe s’accorde avec « air ».
9) « les soixante euros » qu’il m’a coûté : coûter est un verbe intransitif ou transitif indirect (il n’est transitif direct qu’au sens figuré). « Les soixante euros » n’est pas un complément d’objet mais un complément circonstanciel (ou adverbial) de mesure.
10) « coûté » peut s’écrire aussi « couté » (préconisation du rapport du Conseil supérieur de la langue française publié le 6 décembre 1990 au J. O.).

Dictée de 2018

C’était un hôtel cossu mais ancien et situé dans un quartier reculé et sombre, ce qui lui parut de mauvais augure. Une femme râblée aux cheveux carotte, énigmatique comme une sphinge, lui ouvrit la porte.

« Ici, c’est un ghetto doré », lui susurra ironiquement le réceptionniste, qui le sentit inquiet et voulut se montrer rassurant et subtil, « on est à l’abri des guets-apens, on est tous bien protégés ». Quoi qu’il en pensât à part soi, Loïc répondit par un sourire embarrassé.

La chambre était d’un luxe bigarré, avec un jacuzzi dans la salle de bain et deux psychés défraîchies dans un salon décoré de tapisseries surannées avec des dominantes orange et bleues qui le chiffonnèrent car il y voyait un heurt esthétique. Au-dessus d’un poêle archaïque en faïence, et en dessous d’un chromo de mauvais goût, trônaient l’Iliade et l’Odyssée en bandes dessinées. Il abhorrait ce mélange des genres. Il s’affala dans un fauteuil à capitons. La télévision diffusait la fin d’un débat sur l’illettrisme et l’innumérisme. La saynète d’un humoriste le fit rire.

Il ouvrit son bloc-notes électronique : quelle que fût sa fatigue, il devait, en bon mercaticien, préparer son argumentaire pour son rendez-vous du lendemain.

N.B.
Sphinge : forme féminine de sphinx.
Guets-apens se prononce [ɡɛtapɑ̃], comme guet-apens.
On est tous bien protégés : le pronom tous impose le pluriel.
Heurt (esthétique) : contraste, opposition forte.
Fauteuil à capitons : fauteuil capitonné.
Illettrisme : incapacité d’une personne à lire un texte simple en le comprenant, à utiliser et à communiquer une information écrite dans la vie courante, même après avoir reçu un enseignement.
Innumérisme : incapacité d’une personne à manier les nombres et le calcul dans les situations de la vie courante, même après avoir reçu un enseignement.
D’après le rapport du Conseil supérieur de la langue française publié au Journal officiel du 6 décembre 1990 et préconisant des rectifications orthographiques : « défraîchies » peut s’écrire aussi « défraichies».

Dictée de 2017

Le numérique envahit aujourd’hui nos vies. Maya l’avait compris et se sentait l’état d’esprit requis. Son air bonhomme masquait un tempérament exubérant et une volonté opiniâtre de ne pas obérer l’avenir. Les persifleurs ne manquaient pas mais gâchaient leur peine. « J’ai la couenne solide », était-elle accoutumée à dire.

Elle avait décidé la création d’une jeune pousse numérique et mis au point, après une étude exhaustive des logiciels existants, une application vendue par abonnement pour que nous ne payions qu’en cas d’usage et n’ayons pas le sentiment d’être des pigeons exploités à l’envi jusqu’à ce que nous entrevoyions l’échappatoire inattendue qui nous libère de cette sujétion quasi acceptée. Il faudrait, bien sûr, que nous vérifiions les engagements que nous prenons au lieu de nous laisser duper comme dans un bonneteau.

Maya pensait au désarroi de ces internautes qu’elle avait entendus pester et aux jérémiades qu’elle avait entendu proférer à ce sujet. Elle espérait atteindre, en les convainquant, le plus de cybernautes possible et dans tous les milieux possibles. Mais saurait-elle être convaincante ?

En attendant, faute de défraiement, « Il faut que tu limites tes frais jusqu’à ce que tu voies que la partie est gagnée », pensait-elle in petto.

N.B.
1) Prononciation du mot « couenne » : [kwan].
2) Le rapport du Conseil supérieur de la langue française, publié au Journal officiel du 6 décembre 1990 et préconisant des rectifications orthographiques, autorise d’écrire « persiffleurs »» au lieu de « persifleurs ».

Dictée de 2016

Sa voiture était en réparation. Quoiqu’il pût craindre que cela lui coûtât cher et quoi que sa femme pût lui reprocher, Julien se résolut à passer la nuit dans l’hôtel où l’entreprise logeait ses clients privilégiés. Les chambres étaient en fait moins chères qu’il avait cru.

Il venait d’acheter une tablette et il en était encore au b.a.-ba de son utilisation. La connexion de cette tablette, dont les arcanes lui étaient encore inconnus mais qu’il avait déjà appris à utiliser sur les réseaux sans fil, lui permit de consulter ses courriels dans sa chambre.

Il téléphona ensuite à sa sœur puînée qui lui annonça la naissance difficile de deux petits neveux, des jumeaux monozygotes, fils de leur frère aîné : « Le gynéco est un héros, il a rendu les nouveau-nés à la vie ». Elle affectionnait les apocopes osées et les hypallages hardies. Elle lui annonça aussi le mariage d’une cousine avec un ancien collègue : « Elle s’était déplu dans le bureau qu’elle partageait avec lui mais ils se sont revus et finalement ils se sont plu ». Les propos qu’il avait entendu tenir crûment par sa sœur le firent sourire.

N.B.
1) Arcane (nom masculin) : préparation mystérieuse des alchimistes ; par extension, mystère, secret.
2) « Petits neveux » et non « petits-neveux » qui seraient les enfants d’un neveu ou d’une nièce.
3) Apocope (nom féminin) : abrègement d’un mot par suppression d’une ou plusieurs syllabes à la fin de ce mot (« gynéco » au lieu de « gynécologue »).
4) Hypallage (nom féminin) : attribution à certains mots d’une phrase de ce qui convient à d’autres mots de la même phrase (« rendre les nouveau-nés à la vie » au lieu de « rendre la vie aux nouveau-nés »).
5) Jumeaux monozygotes : jumeaux « issus du même œuf », vrais jumeaux.
6) D’après le rapport du Conseil supérieur de la langue française publié au Journal officiel du 6 décembre 1990 et préconisant des rectifications orthographiques :
« coûtât » pourrait s’écrire aussi « coutât »,
« puînée » pourrait s’écrire aussi « puinée »,
« aîné » pourrait s’écrire aussi « ainé » et
« crûment » pourrait s’écrire aussi « crument ».

Dictée de 2015

Le directeur général et le directeur de la mercatique l’attendaient. Après des laïus de bienvenue, ils se sont tus et se sont ensuite complu à lui présenter leur entreprise comme un archétype de la bonne gouvernance. Lætitia avait le blanc-seing de son bailleur de fonds. La discussion porta sur le choix d’une stratégie de groupe dûment élaborée et la mise au point d’un catalogue commun. Elle fut menée avec entrain, quoiqu’en zigzaguant entre les nombreux problèmes. Bien que ce ne fût pas un guet-apens, ce fut un marchandage assez âpre car des différends surgissaient à tout bout de champ. Mais chacun fit preuve de retenue, souhaitant avoir affaire rapidement avec l’autre et ne pas surseoir au rapprochement envisagé, dût-il accepter des compromis. Ce fut néanmoins un marathon, aussi fatigant qu’une séance gymnique avec des haltères alourdis. L’apogée de la discussion passé, au bout de quelque trois heures, lorsqu’elle sentit ses futurs partenaires suffisamment las, Lætitia se dit que c’était le jeu décisif et emporta une importante concession à l’arraché, en guise de sot-l’y-laisse de la négociation.

N.B.
1)  Prononciation du mot « archétype » : [arketip].
2) Le rapport du Conseil supérieur de la langue française, approuvé par l’Académie française, publié au Journal officiel du 6 décembre 1990 et préconisant des rectifications orthographiques, autorise d’écrire « dument » au lieu de « dûment » et « sursoir » au lieu de « surseoir ».

Dictée de 2014

Lucas dut arrêter sa voiture pendant quelque temps car une joyeuse troupe de tout petits bambins s’était égaillée sur la route, emmenée par une toute jeune fille accorte et enjouée. Un garçonnet ou une fillette, tout esseulée, traînait à l’arrière. Ni sa vêture ambiguë, ni son prénom épicène, crié par l’accompagnatrice, n’autorisaient à trancher. Il ou elle laissa échapper deux petites balles orange et héla Lucas pour qu’il les voie et les renvoie. Plus loin, un panneau indiquant que la route était réservée aux ayants droit obligea le mercaticien à faire demi-tour. Il finit par s’égarer et, face à ce résultat excédant, quoiqu’il ne fût pas enclin à résipiscence, regretta de ne pas avoir recouru à la navigation par GPS.

Il arriva enfin à son rendez-vous. Il avait organisé un point de presse sur les projets de sa société et prévu des boissons et des petits fours. Les journalistes de la presse locale s’y sont succédé, attirés, soutinrent les persifleurs, par les effluves subtils du buffet et par les petits-beurre, lui suggérant par ironie de distribuer la prochaine fois des affiquets. Nous nous sommes parlé et interrogés, pensa-t-il, et j’ai commencé à remplir ma mission.

N.B.
1) L’adverbe « tout » est invariable sauf devant un mot féminin commençant par une consonne ou un h aspiré.
2)  « Un garçonnet ou une fillette traînait »  : le singulier s’impose si le verbe ne peut avoir qu’un seul sujet.
3) « Un garçonnet ou une fillette, tout esseulée » : si l’accord se fait avec un seul des termes unis par ou, ce terme est normalement le dernier.
4) « Ni sa vêture, ni son prénom n’autorisaient » : l’accord du verbe se fait normalement avec l’ensemble des sujets coordonnées par ni.

Dictée de 2013

Elle avait trouvé distrayant qu’on lui ait donné la chambre quatre-vingt alors qu’il y avait quatre-vingts chambres dans l’hôtel. La tapisserie était bleu azur et les rideaux orange. Elle s’était laissé rapidement gagner par le sommeil. Le lendemain matin, près de partir, elle avait reçu un appel téléphonique de son patron à propos d’une consultation du personnel sur la flexibilité des horaires de travail. Les pourcentages des oui et des non étaient très proches et il avait été pris à partie par les représentants syndicaux qui craignaient les conséquences pécuniaires pour les salariés et l’agonissaient de reproches qu‘il jugeait inopportuns. Elle s’était dit à part elle que, quoi qu’il en pensât, il ne pourrait pas faire fi de ces mises en garde et devrait trouver des accommodements.

Elle avait décidé de faire un peu de lèche-vitrines. Elle avait parcouru quelque trois cents mètres et était entrée dans un grand magasin. Elle avait pris un enchaînement d’escaliers mécaniques qui lui avaient donné le tournis. Pour se rasséréner, elle s’était attachée à ausculter en professionnelle le marchandisage du magasin.

N.B. :
1) vingt et cent employés pour vingtième et centième sont considérés comme invariables : « la chambre quatre-vingt », « l’an huit cent » (nombres cardinaux employés comme adjectifs ordinaux).
2) « laissé » suivi d’un infinitif est invariable : « on généralisera l’invariabilité du participe passé de laisser dans le cas où il est suivi d’un infinitif, dont l’accord est pour le moins incertain dans l’usage, en l’alignant sur celui de faire, qui reste invariable dans cette position » suggère le rapport du Conseil supérieur de la langue française, approuvé à l’unanimité par l’Académie française, publié au Journal officiel du 6 décembre 1990 et préconisant des rectifications orthographiques). On trouve évidemment des exemples d’accord dans les textes littéraires antérieurs à cette date.
3) « oui » et « non » sont des adverbes. Employés comme noms, ils sont invariables.
4) « Lèche-vitrines » peut s’écrire aussi « lèche-vitrine ».
5) « trois cents » peut s’écrire aussi « trois-cents » (le rapport du Conseil supérieur de la langue française publié le 6 décembre 1990 préconise l’usage du trait d’union pour tous les numéraux composés).
6) « Enchaînement » peut s’écrire aussi « enchainement » (rapport du Conseil supérieur de la langue française).

Dictée de 2012

Un aboiement de sa chienne interrompit sa recherche. Il l’avait oubliée sur la terrasse, carrelée tout entière, dont le terre-plein était de plain-pied avec le salon où il se trouvait. Cet animal avait une voix forte et aiguë et ses jappements, au faîte de leur puissance, étaient aussi insupportables que des cris d’orfraie. Il sortit en hâte, nu-pieds, pour la détacher avant qu’elle ne s’excitât. Il prit dans un placard une boîte bleu foncé qui était censée contenir des croquettes canines. Après qu’il eut nourri la chienne, il reposa la boîte de chant de manière que la tête d’aurochs dont elle était décorée fût bien visible.

Il alluma le téléviseur et s’affala dans un fauteuil. Il suivit des reportages sur l’équinoxe vernal, sur les mobilisations éclair et sur la défonce alcoolique périodique. Il y en eut ensuite un autre sur les blessures causées par le gréement des planches à voile, notamment par les bômes doubles renforcées. Craignant de risquer l’épuisement professionnel, il éteignit le poste, revint s’asseoir et prit sa liseuse électronique pour terminer la lecture de la Dame aux camélias.

N.B. : d’après le rapport du Conseil supérieur de la langue française publié au Journal officiel du 6 décembre 1990 et préconisant des rectifications orthographiques :
« aiguë » peut s’écrire aussi « aigüe », « faîte » peut s’écrire aussi « faite », « boîte » peut s’écrire aussi « boite ».

Dictée de 2011

À midi, Olivia se sentit un peu lasse. Voilà que je deviens cacochyme, j’en fais trop, jugea-t-elle plaisamment dans son for intérieur. Dans un troquet, elle mangea une anchoïade, un mets méridional. L’aphérèse de mastroquet l’amusait. Le programme de la journée lui laissait un peu de temps. Après s’être laissé gagner par la douceur printanière en parcourant un mail, elle se ressaisit et entra dans un centre commercial. En passant devant le magasin d’exposition d’un marchand de meubles, elle s’était aperçue de l’esthétique empreinte d’élégance d’un fauteuil à bascule, fabriqué en Chine et à prix réduit. Mais elle ne se laissa pas tenter et décida de parcourir les rayons d’un semi-discompteur en libre-service dont elle étudia le marchandisage en professionnelle de la mercatique, évaluant l’utilisation concomitante des frontales et des emplacements promotionnels ainsi que la variété des conditionnements. Les chalands lui semblèrent plus nombreux que les acheteurs. Cela corroborait ses idées sur les effets des achats à domicile.

N.B. : mail se prononce comme « maille »

Dictée de 2010

Le soir, souhaitant faire bonne chère et faisant fi de ses préventions, Bruno choisit un restaurant qui pratiquait le nouvel art de la table en combinant sensations gustatives et sentiment de bien-être. Un décor en trompe-l’œil, une ambiance sonore feutrée, des mets insolites associés avec raffinement et une serveuse accorte aux cheveux carotte concouraient à faire de ces agapes inaccoutumées un événement étonnant.

Il dîna avec une mercaticienne d’une entreprise concurrente, une gracieuse Méditerranéenne aux yeux de jais, pourvue d’un accent accusé et tout enchifrenée, qui le soûla d’aphorismes obscurs sur la mercatique symbiotique. Fallait-il qu’il lui avouât crûment qu’il peinait à suivre ses arguties embrouillées ? Il préféra, sur ces entrefaites, se déclarer sceptique sur le bien-fondé d’une telle stratégie. « Au temps pour moi, répondit la jolie Méridionale, ma rhétorique est déficiente. Quoi qu’il en soit, convaincs-moi qu’il ne sera pas inévitable que nous associions certains de nos dispositifs commerciaux. »

N.B. : Autres orthographes possibles (propositions du Conseil supérieur de la langue française entérinées par l’Académie française) :
événement ou évènement
dîna ou dina
soûla, saoula ou soula
crûment ou crument

Dictée de 2009

Après quelques années prospères, son commerce se trouva en butte aux attaques d’un casseur de prix et son chiffre d’affaires s’effondra. Quelque contrariée qu’elle fût et quoi qu’elle en pensât à part soi, Océane jugea incongru d’exhiber son amère déconvenue et se ressaisit. Ayant constaté l’essor des affaires sur la Toile et compris qu’il y a là un créneau commercial dont on peut tirer parti car le nombre de consommateurs internautes croît sans cesse, elle fut rassérénée et se lança dans le cybercommerce. Devenue détaillante en ligne, elle eut l’idée d’un aguichage par bouche-à-oreille électronique sur les forums pour promouvoir ses produits vedettes et en faire les porte-drapeaux et les vaches à lait de son entreprise. Cela eut l’heur de plaire aux cybernautes qui passèrent commande à l’envi et Océane fut déchargée du faix de ses soucis financiers.

Dictée de 2008

Quentin, directeur de la mercatique d’un fabricant d’appareils électroménagers, quitta le salon professionnel qu’il venait de visiter et se dirigea vers un centre automobile pour faire le plein de biogazole, acheter un éthylomètre et faire faire vérifier ses sacs gonflables et son ABS (antiblocage de sécurité). Il était devenu très prudent depuis qu’un aquaplanage avait failli lui faire renverser un motard. Son patron lui avait donné ses instructions la veille car il devait rencontrer le soir un cadre de direction d’une entreprise de l’agroalimentaire pour lui proposer une alliance de marques portant sur une série d’appareils courants (mélangeur, batteur, grille-pain…) auxquels des stylistes habiles avaient donné un aspect de haute technicité pour qu’ils aient l’apparence de produits haut de gamme destinés aux privilégiés.<br< <br= » »> Grâce au service de veille au marché que Quentin, très à l’écoute du client, avait mis en place pour détecter à temps les nouvelles motivations d’achat, notamment en cas d’achat plaisir, le chef de produit avait pu faire adapter en temps réel l’esthétique des produits pour occuper ce créneau mercatique. La valeur unitaire des articles ne justifiait pas le démarchage téléphonique ou le porte-à-porte. Utilisateur lui-même de la Toile, Quentin avait eu l’idée d’un aguichage par bouche-à-oreille électronique sur les forums. Il avait chargé de l’opération l’administrateur du site sur la Toile de l’entreprise, fouineur et spécialiste du bouche-à-oreille pendant ses loisirs. Les nouveaux appareils étaient ainsi devenus les produits vedettes, les porte-drapeaux et les vaches à lait de l’entreprise, sans recours à la vente agressive et aux avantages chocs.

L’entreprise de Quentin pratiquait le commerce en ligne avec une clientèle d’internautes et avait recouru à la délocalisation. Elle n’était cependant pas devenue un simple distributeur en ligne mais était une entreprise traditionnelle acclimatée à la Toile. En attendant sa voiture, il entra dans un magasin spécialisé qui avait la réputation d’être un maxidiscompteur et même un casseur de prix. Il fut étonné de trouver un de ses appareils dans un emplacement promotionnel avec une vidéo promo bien faite, mais à un prix qui sentait la vente à perte. Ce n’était pas bon pour l’image de l’entreprise. Jouant au faux client, il interrogea un assistant de clientèle sur les autres appareils. Il fut rassuré car leurs prix relevaient plus du prix en trompe-l’œil que du vrai prix réduit.

Dictée de 2007

Bénédicte, jeune femme d’affaires élégante et détendue, sortait d’une réunion de bilan qui s’était transformée en séance de remue-méninges. La file d’attente à la banque au volant, où elle voulait donner des ordres de virement, la convainquit de recourir ultérieurement à la banque à domicile.

Elle entra dans une galerie marchande où se pratiquaient la théâtralisation commerciale et la mercatique olfactive. L’achat récréatif ne lui déplaisait pas. Dans un grill, animé par le récital d’un vieux rockeur oublié auquel on offrait enfin un retour professionnel, elle demanda un repas rapide. La serveuse lui apporta des grillades mélangées accompagnées de variantes, de rouleaux de harengs et d’une boisson sans alcool.

Elle emprunta ensuite un escalier mécanique car les produits de haute technicité qui l’intéressaient se trouvaient à l’étage. Sur un présentoir circulaire, un emballage transparent contenant un autoradio à cassette réversible et affichage numérique, soldé à un prix réduit et dont le style rétro lui parut très plaisant, attira son attention.

Un jeune loup, vêtu d’un costume de ville à la coupe anglaise et muni d’un porte-documents, la salua. Elle reconnut un cadre de direction de l’équipe dirigeante de son entreprise qui était parti, sans prime de départ et au grand dam du grand patron, pour se mettre à son compte en créant son entreprise à domicile. Fort de son expérience, et sans avoir eu besoin d’un tuteur d’entreprise ou d’argent amical, il était maintenant conseiller en mercatique et avait installé son bureau chez lui.

Elle devait prendre l’avion et se présenter à l’enregistrement en fin de nuit pour aller à un salon professionnel mais ne voulait pas passer la nuit dans la salle d’embarquement en attendant le décollage. À l’hôtel où un voyagiste lui avait retenu une chambre individuelle, on ne trouva pas trace de sa réservation. Elle les soupçonna de pratiquer la surréservation. La défaillance d’un couple lui permit d’obtenir une chambre double.

Elle alluma son bloc-notes électronique et se brancha sur le réseau sans fil de l’hôtel pour se connecter à son fournisseur d’accès, lire ses messages, consulter une banque de données et naviguer sur la Toile. Elle finit la soirée en regardant une causerie télévisée en direct et un défilé de mode.

Dictée de 2006

Bien qu’elle eût suivi quelques cours dans une école de commerce, Floriane avait gravi en autodidacte tous les échelons des services commerciaux de l’entreprise et vu enfin reconnue sa compétence de mercaticienne.

Elle avait implanté les techniques du publipostage, du démarchage téléphonique et même de l’arrosage publicitaire pour être sûre d’atteindre le maximum de personnes prospectées. Elle s’était laissé convaincre de faire cette entorse à l’éthique des affaires. Elle s’était en revanche opposée au barattage commercial.

Sa voiture refusa de démarrer. EIle emprunta celle de son stagiaire, un gars dégingandé aux cheveux carotte dont elle était le mentor. Les haut-parleurs émirent une musique bruyante et rythmée qui lui parut peu compatible avec son statut professionnel. Elle la remplaça par un compte rendu boursier.

EIle gara la voiture, alluma son bloc-notes électronique et composa son identifiant de connexion et son mot de passe. Ces précautions s‘imposaient car le disque dur contenait des informations confidentielles sur le plan d’options sur titres de l’entreprise et sur les résultats d’une séance de remue-méninges organisée pour créer une nouvelle marque.

Son programme de travail lui laissait un peu de temps avant le déjeuner. Elle suivit un mail, entra dans un centre commercial et choisit un magasin de maxidiscompte en libre service.

EIle voulait flâner devant les frontales et jouer au client picoreur en achetant une babiole en promotion. Elle paierait son dû en espèces à la caisse de sortie. Elle s’intéressait aussi au marchandisage et au conditionnement des produits et cela la changeait du lèche-vitrine(s) virtuel qu’elle pratiquait parfois en naviguant sur la Toile. Son attention fut attirée par des baladeurs dessinés par des stylistes qui avaient rivalisé à l’envi d’originalité, par des articles conditionnés sous film pelliplaqué et par le magazine promotionnel du distributeur. EIle se laissa tenter par des épinglettes amusantes, en vente groupée à prix réduit.

Sur ces entrefaites, eIle s’aperçut qu’elle avait trop traîné et, quelle que fût sa faim et quelque gourmande qu’elle pût être, elle dut se contenter d’un repas rapide en service au volant car elle avait rendez-vous avec un cadre de direction d’une société qui voulait créer une coentreprise avec la sienne. Ils envisageaient de profiter de la mode du vedettariat pour parrainer ensemble de jeunes espoirs de la chanson.

Dictée de 2005

Juliette s’installa au volant. Après avoir verrouillé les portes par crainte de la piraterie routière et allumé son autoradio, elle régla l’équilibreur des haut-parleurs avant et arrière. On diffusait un florilège de son chanteur de charme préféré. Elle sortait de la réception donnée par le grand patron pour son départ de la société. Il n’était pas à plaindre avec les options sur titres et la prime de départ qu’il s’était fait attribuer. Il avait invité du beau monde et elle s’était sentie gênée avec les vêtements de ville qu’elle portait. Elle n’avait pas touché aux amuse-gueule(s). Elle avait horreur du grignotage et de la restauration rapide. Un gros client l’attendait pour un repas-détente qui allait être en fait une opération de maternage et une négociation. Après une demi-journée de repos récréatif, le défi ne lui faisait pas peur. Elle pourrait proposer, avec l’accord du chef du crédit, un avantage personnalisé. Mais il faudrait éviter un marchandage mesquin ou un barattage commercial contraire à une stratégie d’entreprise plutôt à l’écoute du client. Elle s’assura qu’elle avait bien mis son bloc-notes électronique dans son porte-documents.

Le nouveau PDG avait convoqué par courriel tous les cadres supérieurs de la société qu’il avait réunis pour un discours sur son plan de développement en présence de l’associé principal. Il avait redéfini la finalité et la stratégie de la société. Il envisageait une reconfiguration de l’entreprise, une réduction des effectifs n’étant pas exclue en cas de besoin. Pour rester numéro un d’un marché de masse comme le leur et demeurer en position de tête, il fallait rendre sûrs le sourçage et la chaîne logistique et ne négliger ni les casseurs de prix, ni le cybercommerce. Il ne fallait surtout pas abandonner les consommateurs internautes aux distributeurs en ligne.

Le lendemain matin, il était prévu un voyage en avion jusqu’à Barcelone. Par chance, c’était un vol sans escale avec un temps de vol assez court. Mais elle avait un billet ouvert et elle tâcherait d’arriver en avance à l’enregistrement pour être sûre d’avoir une place car la surréservation était devenue une fâcheuse habitude sur les lignes aériennes. Elle en serait quitte pour travailler avec son ordinateur portable dans la salle d’embarquement en attendant le décollage.