Auteurs : Alliance Champlain (Jacques Dieno et Daniel Miroux)
Le Hwen Iaai fait partie des langues austronésiennes. Cette famille linguistique englobe toutes les langues du Pacifique, de l’ile de Formose aux Maoris de Nouvelle-Zélande et même au-delà puisque la langue malgache est une langue austronésienne. La langue d’Ouvéa, comme toutes les langues de Nouvelle-Calédonie, fait partie de la branche Est de cette famille linguistique qui est appelée aussi branche océanique. Parmi les six groupes de langues répertoriées dans l’archipel néo-calédonien, le iaai est apparenté au groupe des langues loyaltiennes (fagauvéa excepté) qui ont une particularité par rapport à celles parlées sur la Grande Terre calédonienne, c’est de ne pas avoir de voyelles nasales. Par ailleurs, si une partie du vocabulaire se rapproche de celui du drehu, la langue de l’ile de Lifou, la structure du iaai s’apparenterait davantage aux langues du Vanuatu.
Comme toutes les langues austronésiennes, le Hwen Iaai était une langue orale. Toutefois, dès sa découverte par les Européens, elle eut la chance d’avoir très tôt sa propre écriture. Ce sont les missionnaires qui fixèrent l’orthographe afin de permettre la traduction des textes religieux. Dès 1851, une liste de mots en iaai est établie, probablement par un santalier, J. Inglis. Un abécédaire et un livre de lecture, dont l’auteur est le pasteur Samuel Ella, apparaissent en 1865 et 1866, suivis par l’édition des évangiles. Le premier livre magistral, la Bible, le Tusi Kap, sort en 1901. Il est, à cet effet, un ouvrage de référence pour les linguistes et les « ouvéaphones ». L’orthographe présentait, toutefois, quelques manques, qui ont été complétés depuis par les linguistes, notamment dans les longueurs des voyelles qui étaient insuffisamment notées, mais il reste encore de nos jours un excellent document. Il est intéressant de noter que dans les années 1880, la grande majorité des protestants d’Ouvéa pouvaient lire et écrire leur langue. Le travail accompli par la société missionnaire de Londres, la L.M.S., était, à cet effet, si remarquable que les pères maristes utilisaient des textes imprimés en langue iaai par cette même L.M.S. Le premier catéchisme du vicariat apostolique de Nouvelle-Calédonie en ouvéa date seulement de 1930.
En 1976, un ouvrage scientifique, très détaillé, de la langue a été réalisé par une linguiste française du C.N.R.S. (Centre National de la Recherche Scientifique), Françoise Ozanne-Rivierre. Cette publication a été complétée en 1984 par la parution d’un dictionnaire Iaai-Français de la même auteure.
Le développement de l’enseignement des langues locales en Nouvelle-Calédonie, prévu dans l’accord de Nouméa de 1998, a incité l’Alliance Champlain, association calédonienne de promotion du français et des langues océaniennes, à éditer, en octobre 2003, Tusi Hwen Iaai. Ce manuel de conversation français-iaai dont l’auteur, Daniel Miroux, n’est autre que le Président de cette association, a eu un certain retentissement dans l’archipel néo-calédonien car c’était la première fois qu’un livre de vulgarisation d’une langue kanake était édité.
Site de l’Alliance Champlain : http://www.alliance-champlain.asso.nc
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Vous pouvez consulter un site qui donne une présentation de l’iaai : l’encyclopédie libre Wikipédia
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